Après le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas qui a déclaré ce vendredi que personne ne pouvait arrêter la réalisation du projet Nord Stream 2, c'est Peter Altmaier, le ministre allemand de l'Économie et de l'Énergie, qui a souligné ce dimanche qu'à l'étape actuelle de la construction du gazoduc, quand «les tuyaux sont posés à des kilomètres dans la mer», Berlin ne pouvait pas bloquer le projet.
«Nord Stream 2 est un faux souffre-douleur», a-t-il déclaré au quotidien Handelsblatt avant de souligné que le gouvernement fédéral n'interviendrait pas dans le processus, «car il n'y a pas de base légale» pour cela.
Auparavant, l'ambassadeur américain Richard Grenell avait émis des menaces à l'encontre des sociétés allemandes participant au projet gazier, rappelant le risque de sanctions qu'encouraient ces dernières. Un porte-parole du diplomate avait expliqué que cela ne devait pas être perçu comme une menace mais juste comme un «message clair» de Washington.
Pour sa part, la porte-parole de la diplomatie allemande, Maria Adebahr, avait déclaré que l'Allemagne et les États-Unis avaient des positions différentes sur le Nord Stream 2.
Plus tôt, le ministre allemand des Affaires étrangères avait déclaré que l'introduction de sanctions unilatérales à l'encontre du projet de gazoduc Nord Stream 2 n'était pas une «bonne voie».
Ce programme prévoit la construction d'un gazoduc d'une capacité de transfert de 55 milliards de mètres cubes par an depuis la Russie jusqu'en Allemagne en passant par la mer Baltique, soit une longueur de plus de 1.200 kilomètres. Angela Merkel a souligné à maintes reprises que Berlin considérait ce projet comme commercial, tout en liant sa réalisation au maintien du transit de gaz russe via l'Ukraine.
La Russie a également déclaré plusieurs fois qu'il s'agissait d'un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l'élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l'arrêt du transit de gaz russe via l'Ukraine.