Les missiles conventionnels russes sont plus dangereux que les nucléaires, affirme le magazine américain Foreign Policy.
Le magazine indique qu'à l'époque de la signature du Traité FNI, Moscou et Washington considéraient ces armes comme secondaires par rapport aux missiles nucléaires. Néanmoins, certains étaient conscients du potentiel des systèmes de précision. Foreign Policy fait notamment référence à Nikolaï Ogarkov, chef d'État-major de l'armée soviétique, qui a déclaré en 1984 que ces systèmes pouvaient «augmenter le potentiel destructif des armes conventionnelles» en les rapprochant «des armes de destruction massive en termes d'efficacité».
Foreign Policy souligne qu'actuellement la Russie qui a modernisé ses armes conventionnelles de précision les considère comme une alternative aux frappes nucléaires dans certains cas. D'après la doctrine militaire russe publiée en 2014, ces armes constituent un élément clé de la stratégie de dissuasion.
Le média indique également que l'Otan possède déjà d'un large arsenal de missiles installés sur des navires et des sous-marins ce qui n'est pas interdit par le Traité FNI. Si les États-Unis sortent de ce traité, la Russie aura les mains libres pour installer des armes conventionnelles de précision terrestres qui peuvent représenter une menace majeure pour les pays occidentaux.
L'intention de Washington de sortir du Traité FNI dans 60 jours a été annoncée mardi 4 décembre par le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo. Les États-Unis exhortent la Russie à renoncer au missile 9M729 (SSC-8 selon l'Otan) ou à modifier le système afin que sa portée, comme le déclare Washington, ne viole plus le Traité FNI, avait précédemment indiqué la sous-secrétaire d'État américaine, Andrea Thompson. Sergueï Lavrov avait indiqué que les accusations américaines sur le non-respect du Traité par la Russie étaient gratuites, le missile 9M729 ayant été testé à une portée autorisée.
Moscou a pour sa part déclaré à plusieurs reprises qu'il tenait les engagements pris dans le cadre du Traité FNI et qu'il avait des questions à poser à Washington sur le sujet, notamment sur le déploiement, sur une base militaire en Roumanie ainsi qu'en Pologne, d'installations capables de lancer des missiles de croisière de type Tomahawk, ce qui est interdit par le Traité.