Connaissez-vous le Bloc québécois? Ce parti a déjà compté 54 députés à la Chambre des communes à Ottawa. En 1993, il avait même réussi à former l'opposition officielle en profitant de la division du vote au Canada anglais. Un véritable tour de force. Fondé en 1991, son objectif a toujours été de défendre les intérêts du Québec français face à la fédération canadienne.
M. Barsalou-Duval pense que sa formation peut passer de 10 à 20, voire à 30 députés aux prochaines élections fédérales. Évidemment, M. Barsalou-Duval se doit d'être optimiste d'un point de vue stratégique, mais appuie ses prédictions sur la place importante qu'a occupée le Bloc dans l'histoire du Québec. Le Bloc vient aussi d'élire son nouveau chef, Yves-François Blanchet, ce qui pourrait lui donner un nouvel élan.
«Il y a un enracinement profond du Bloc québécois au Québec, qui bien sûr n'est pas acquis, qui est remis en question, mais ça n'empêche pas que cet enracinement soit profond. C'est une marque qui a une valeur, c'est une référence à laquelle les gens font confiance», a affirmé le député du Bloc en entrevue avec Sputnik.
«Les luttes des peuples durent longtemps, ça peut durer 20 ans, 50 ans ou 100 ans. Quand on se bat pour une cause que l'on croit importante, on ne change pas d'opinion en fonction des sondages, on se bat pour nos convictions», a souligné Xavier Barsalou-Duval.
Indépendance du Québec: le Bloc ne baisse pas les bras
Le député bloquiste affirme que la défense de la nation québécoise devient encore plus d'actualité un contexte marqué par l'effacement des frontières économiques, mais aussi physiques des États, avec notamment les diverses crises migratoires. Il n'apprécie pas que des multinationales imposent leur vision du monde aux États. «Je fais partie de ceux qui ont des réserves par rapport à ça et qui se disent que c'est inquiétant», a confié le député bloquiste à Sputnik.
«La mondialisation est liée au fait que les frontières ont tendance à tomber avec les accords de libre-échange. Les multinationales prennent de plus en plus d'importance et dictent un peu les politiques des différents pays dans le monde, ce qui devient parfois dangereux», a dénoncé Xavier Barsalou-Duval.
Amazon, symbole de la mondialisation sauvage?
«On pense que l'immigration est une bonne chose, ça peut apporter beaucoup de bénéfices à une société. Cependant, il faut reconnaître que lorsqu'une société fait des débats sur ces sujets-là, elle a le droit de le faire. On a le droit de se demander combien d'immigrants on va accepter, de quelle façon on va les intégrer. Ce ne sont pas des questions anodines. Ce sont des questions importantes. De se faire taxer automatiquement de raciste quand on pose ces questions-là, c'est problématique.»
Enfin, Xavier Barsalou-Duval a tenu à redonner son appui aux francophones de l'Ontario dont les droits ont récemment été bafoués par le Premier ministre Ford, selon de nombreuses organisations. Il a aussi rappelé l'existence d'un certain racisme anti-québécois dans le Canada anglais, une situation qui dit le révolter.