Le Président Macron devrait renvoyer en Italie les dizaines de guérilleros en cavale au lieu de leur permettre de «boire du champagne» sur le sol français, a déclaré mardi le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini.
Intervenant mardi à la chaîne de télévision italienne Canale 5, le ministre a indiqué:
«J'appelle les autorités françaises, le gouvernement et le Président français à restituer à l'Italie et à la justice italienne ceux qui ont tué des innocents pour qu'ils ne boivent pas de champagne sous la tour Eiffel mais soient en prison comme ça doit se passer».
#Salvini: Faccio un appello al Presidente francese perché restituisca all'Italia dei latitanti che non meritano di bere champagne sotto la torre Eiffel, ma meritano di marcire in galera in Italia.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 15 janvier 2019
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Une cinquantaine de militants italiens se seraient réfugiés en France pour éviter des condamnations pour meurtres et attentats à la bombe, d’après les calculs du Centre italien de recherche sécurité et terrorisme (CRST).
Cesare Battisti, un ancien activiste des PAC, les Prolétaires armés pour le communisme, recherché par les autorités italiennes pour quatre meurtres commis à la fin des années 1970, a été arrêté à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, le week-end dernier, et devrait maintenant purger une peine à perpétuité en Italie.
Battisti a passé près de 20 ans au Mexique et en France, où il était protégé par la doctrine Mitterrand de 1985, une politique établie par François Mitterrand et offrant l’asile aux anciens guérilleros italiens à condition qu'ils renoncent aux activités terroristes.
En 2004, Battisti s’est installé au Brésil, où il a vécu pendant trois ans avant d’être arrêté à Rio de Janeiro en 2007. Quatre ans plus tard, le Président sortant brésilien Luis Inacio Lula da Silva a refusé par décret d’extrader Cesare Battisti vers l’Italie. Mais le nouveau chef d'État Jair Bolsonaro a promis, peu après son élection, d’extrader le militant. Un tribunal brésilien a ordonné son arrestation en décembre et il a finalement été retrouvé en Bolivie.
Le fossé entre la France et l’Italie s’est creusé durant l’été après que Rome a refusé d’accueillir des centaines de migrants sans papiers sauvés en mer. Le Président Macron a accusé le gouvernement italien de réagir d’une manière irresponsable et cynique à la crise du bateau Aquarius.
Rome, à son tour, s'en est pris à Paris pour avoir forcé les migrants arrivés en France à rentrer en Italie, pays qui a été le premier point de débarquement des réfugiés arrivant par mer.