Frank Mitloehner, de l’université de Californie à Davis, estime dans une tribune publiée par Science Alert que la renonciation collective à la viande ne servira pas l’environnement mais, au contraire, aura un effet néfaste.
Les militants en faveur de la protection de la nature sont nombreux à appeler la société civile à réduire la consommation de viande et proposent même d’introduire des taxes supplémentaires sur les produits à base de viande pour dissuader leur consommation. Selon eux, cela aura un effet bénéfique sur l’environnement et réduira la pression sur les écosystèmes naturels. Un des arguments veut que les animaux produisent plus de gaz à effet de serre que n’en génèrent les transports. Or, l’auteur de l’article juge que cette thèse est erronée.
L'idée affirmant que la production produit plus d’émissions néfastes pour la nature que les transports est due à une évaluation erronée des effets du bétail sur le climat réalisée par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture en 2006. Les experts ont ensuite tenu compte de tous les facteurs liés à la production de viande, y compris la production d’engrais et la transformation des écosystèmes sauvages en pâturages. Cependant, ils ont ignoré la production de matériaux et de pièces pour les automobiles et l'entretien des routes, ne prenant en compte que les gaz d'échappement, explique-t-il.
Or, ajoute-t-il, la transition généralisée vers le végétarisme nécessitera de nouvelles terres agricoles, mais seulement 30% des terres disponibles peuvent être employés à cette fin. Étant donné qu'en 2050 la population de notre planète atteindra 9,8 milliards de personnes, la consommation de viande sera dans ce cas moins dommageable pour l'environnement que l'extension des zones de culture.