Le plus difficile pour la Maison-Blanche serait de prouver que sa campagne syrienne a surtout bénéficié aux États-Unis et pas à la Russie, écrit le quotidien Kommersant. Le Ministère russe des Affaires étrangères a immédiatement salué le choix de Donald Trump, qui offre des «perspectives réelles pour le règlement politique en Syrie».
Dans tous les cas, sans l'intervention de ses conseillers, le Président américain aurait déjà pris cette décision il y a longtemps. Il avait déjà promis au printemps d'évacuer ses troupes de Syrie en évoquant la victoire sur Daech*. A l'époque, ses conseillers avaient réussi à trouver des arguments pour qu'il change d'avis. Il faut également souligner l'influence des alliés régionaux des USA: l'Arabie saoudite et Israël ont demandé à Washington de rester en Syrie pour riposter aux tentatives de l'Iran de renforcer ses positions dans le pays et dans la région en général.
La politique syrienne des États-Unis ne faisait que se raffermir depuis avril dernier. Il suffit de se souvenir des frappes conjointes des USA, du Royaume-Uni et de la France sur la Syrie lancées 14 avril dernier suite à une attaque chimique présumée dans la ville de Douma, dont ces pays avaient accusé les autorités de Damas.
La décision américaine était également inattendue parce qu'elle a été annoncée au moment où la Turquie préparait une opération contre les groupes kurdes au nord de la Syrie — et les États-Unis étaient la seule garantie de sécurité des Kurdes. C'est le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu qui a indiqué à la fin de la semaine dernière que les USA étudiaient l'éventualité d'un retrait de leurs forces. Ces propos n'ont pas été pris au sérieux compte tenu des déclarations de Donald Trump tenues au printemps, mais il s'est avéré que le ministre turc était absolument sérieux.
La télévision turque a annoncé mercredi que la décision d'évacuer les forces américaines de Syrie avait été adoptée après un entretien téléphonique entre Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan.
* Organisation terroriste interdite en Russie
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