Bien que douloureuses, les faillites des entreprises «zombies», sociétés très endettées qui ne parviennent à poursuivre leurs activités que grâce à des subventions publiques, sont un processus d'évolution parfaitement indispensable, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Bian Yongzu, du centre des études financières à l'Université Renmin, en Chine.
«La guerre commerciale sino-américaine s'est évidemment répercutée sur les chaînes de livraisons et les taxes sur la production de nombreuses entreprises. […] C'est un problème sérieux et pas seulement pour la Chine. Toute l'économie mondiale se trouve à présent dans une sorte d'incertitude», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de reconnaître qu'une vague de défauts de paiement affectait les créanciers.
«Pourtant, cela permettra d'assainir le système des finances, faisant en sorte que les crédits et les décisions sur leur octroi revêtent davantage un caractère de marché. Par conséquent, les structures financières pourront envoyer leurs ressources à des entreprises plus prometteuses au lieu de les disperser entre les "zombies" qui dévorent énormément de fonds», a souligné le Chinois.
Et de résumer que les entreprises «zombies» compromettaient la rentabilité des structures de crédit. Aussi, la Chine entend-elle accélérer l'élimination des entreprises «zombies» qui représentent un poids mort pour la croissance économique et un risque en cas de remontée des taux.
Selon les observateurs, par le passé, Pékin continuait de maintenir à flot des groupes incapables de rembourser leurs dettes, des millions d'emplois étant en jeu. Désormais, luttant contre la prolifération des sociétés zombies, Pékin laisse de plus en plus souvent d'entreprises faire faillite et le nombre de nouvelles banqueroutes est remonté en flèche depuis juin 2018 après une première vague entre 2015-2016.