Le Canada est pour beaucoup soumis aux États-Unis et à leurs intérêts, tout en manquant sérieusement de souveraineté, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Denis Rancourt, militant canadien pour les droits civils, commentant les conséquences éventuelles pour l'image du Canada dans le monde de l'arrestation à Vancouver, sur la demande de Washington, d'un cadre dirigeant d'une société chinoise.
«Le Canada se plie à la volonté des États-Unis qui ont le pouvoir d'intimider d'autres pays par leur propre hégémonie. […] J'ai bien l'impression que les États-Unis et le Canada, qui n'est au fond qu'un satellite des États-Unis, ignorent de plus en plus les lois. Ils négligent les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, la loi et la notion même d'une nation souveraine», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et de constater qu'à présent, le droit international était en train de se dégrader rapidement.
«En matière de politique extérieure, le Canada est un satellite docile des États-Unis. […] Et, malheureusement, par leur comportement dans le monde, les États-Unis foulent au pied la notion de la souveraineté nationale. […] À mon avis, les Canadiens devraient se préoccuper sérieusement de l'abandon des normes du droit international et du manque de respect de la souveraineté nationale de leur pays, mais il n'en est rien à présent. Malheureusement, l'essentiel de la population l'accepte», a signalé l'expert.
Selon ce dernier, le Canada est en train de perdre sa souveraineté, alors que son rôle se limite au soutien et à la soumission aux États-Unis, ce qui a des conséquences très négatives pour le pays.
«Tout cela est diamétralement opposé à ce que doit faire une nation pour se protéger elle-même et garantir la sécurité à ses citoyens», a indiqué M.Rancourt.
Et de prévenir qu'après de longues décennies, il serait très difficile au Canada de rétablir sa souveraineté.
«Je ne suis même pas sûr que cela soit possible. Et si l'on réfléchit un instant à l'avenir, il se peut que le Canada ne soit qu'un nouvel État américain», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Les observateurs internationaux relèvent par ailleurs que dans l'affaire Huawei, le Canada s'est retrouvé en quelque sorte otage de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine depuis plusieurs mois.
Meng Wanzhou, 46 ans, directrice financière de Huawei et fille du fondateur et directeur général du groupe, Ren Zhengfei, a été arrêtée le 1er décembre à l'aéroport international de Vancouver. Les États-Unis demandaient son extradition dans le cadre d'une affaire de non-respect par Huawei des sanctions américaines contre l'Iran.
Un juge de la Cour suprême de la Colombie britannique, au Canada, a décidé de libérer la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhu, sous une caution de 10 millions de dollars canadiens (6,5 millions d'euros), dont 7 millions (4,6 millions d'euros) devant être payés en liquide.