Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton a exposé jeudi 13 décembre à l'Heritage Foundation les grandes lignes de la nouvelle stratégie américaine pour l'Afrique dévoilant, en passant, ses véritables objectifs qui consistent à ce que «toute l'aide fournie par les États-Unis sur le continent» fasse «progresser les intérêts des États-Unis».
Il va de soi qu'il n'a pas manqué de pointer du doigt les visées «malveillantes» et «prédatrices» de la Russie et de la Chine sur le continent africain.
«Les grandes puissances concurrentes, notamment la Chine et la Russie, développent rapidement leur influence financière et politique à travers l'Afrique. Ils ciblent délibérément et agressivement leurs investissements dans la région pour obtenir un avantage concurrentiel par rapport aux États-Unis», a-t-il déclaré.
Selon lui, en 2016-2017, les investissements chinois directs se sont élevés à 6,4 milliards de dollars (5,66 milliards d'euros).
La Russie n'a pas été, elle aussi, oubliée par le conseiller à la sécurité nationale.
«Sur l'ensemble du continent, la Russie développe ses relations politiques et économiques sans se soucier de l'État de droit ou d'une gouvernance responsable et transparente. Elle continue de vendre des armes et de l'énergie en échange de votes aux Nations unies — des votes qui maintiennent les hommes forts au pouvoir, sapent la paix et la sécurité et vont à l'encontre des meilleurs intérêts du peuple africain», a-t-il reproché.
L'attention accordée par le responsable américain à la Russie et à la Chine a une explication évidente: ces deux pays représentent «une menace considérable aux intérêts nationaux des États-Unis», tandis que ces derniers, selon M.Bolton, «ne demandent [à leurs partenaires en Afrique] que la réciprocité et jamais la soumission».