S'exprimant sur l'intention de Washington de sortir du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) dans 60 jours, annoncé mardi 4 décembre par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que Moscou n'avait jamais reçu de documents de la part des USA sur de prétendues violations de cet accord et que les accusations américaines sur le non-respect du Traité par la Russie étaient gratuites, le missile 9M729 ayant été testé à une portée autorisée.
«Nous rappelons encore une fois que les États-Unis, lorsqu'ils ont commencé à nous accuser de violer ce Traité il y a quelques années, le faisaient sans aucune preuve et que nous avons dû leur tirer les vers du nez pour comprendre de quoi ils parlaient et ce à quoi ils faisaient allusion», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse donnée dans le cadre du conseil ministériel de l'OSCE à Milan.
«Or nos informations sur le déroulement de ces essais prouvent le contraire. Il a été testé à une portée autorisée par le Traité FNI et dans des conditions prévues par celui-ci», a-t-il fait remarquer.
Les États-Unis exhortent la Russie à renoncer au missile 9M729 (SSC-8 selon l'Otan) ou à modifier le système afin que sa portée, comme le déclare Washington, ne viole plus le Traité FNI, avait indiqué jeudi aux journalistes la sous-secrétaire d'État américaine, Andrea Thompson.
En octobre, Donald Trump avait annoncé que les États-Unis prévoyaient de sortir du Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire signé le 8 décembre 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Le document en question abolissait l'usage de toute une série de missiles d'une portée comprise entre 500 et 5.500 kilomètres.