Depuis nombre d'années, les succès de la stratégie russe dans le domaine international tiennent, dans une large mesure, à l'excellent niveau en géographie de Vladimir Poutine, affirme Le Figaro.
Le quotidien indique que le Président russe a une très bonne maîtrise de la carte politique de la planète et des principales caractéristiques de chaque pays la composant, citant, à titre d'exemple, la situation qui s'est produite en octobre 2017, lorsqu'il a repris son ministre de l'Agriculture, Alexandre Tkachev, qui parlait d'exporter de la viande de porc en Indonésie, en lui expliquant qu'il se trompait car c'était un pays à dominante musulmane.
«Contrairement à ses homologues occidentaux, il ne part jamais du principe que les autres dirigeants pensent de la même manière que lui, ayant conscience des formations et des mentalités très différentes selon les cultures», signale Le Figaro.
Le journal déplore le fait que, depuis nombre d'années, il a en face de lui les principaux dirigeants occidentaux qui sont «complètement nuls en géographie».
«Rappelons que Nicolas Sarkozy et George W. Bush ne connaissaient pas la différence entre musulmans sunnites et chiites au début de leur mandat présidentiel, ce qui pour des pays à l'interventionnisme certain au Moyen-Orient s'avérait dramatique, comme l'ont montré les résultats catastrophiques de leur politique dans la région. De même, les dirigeants actuels, que sont Donald Trump, qui confond les pays (l'Australie et l'Autriche!), ou encore le soi-disant «brillantissime» Emmanuel Macron qui multiplie les bourdes géographiques: la Guyane est une île ou Villeurbanne se situe dans la banlieue de Lille», détaille le journal.
Les faibles connaissances géographiques des dirigeants occidentaux conduisent à l'incompréhension des problèmes géostratégiques clés. Le Figaro cite en exemple le Mali, où les islamistes étaient considérés comme un danger pour les intérêts français, tandis qu'en Syrie, ils constituaient un allié de poids face à Bachar el-Assad.
Le journal constate que l'Occident n'a pas de stratégie claire à long terme, définissant qui sont ses ennemis et ses amis, quels sont les pays qu'il faut éviter de déstabiliser pour maintenir la paix dans le monde, quels sont les rapports de force réels, et non souhaités, au sein des différents États de la planète.
«Il s'ensuit de nombreuses erreurs géopolitiques, dont nous payons le prix. Le terrorisme de l'État islamique* [Daech*, ndlr] est à la fois la conséquence de la destruction de l'Irak par les Américains en 2003 et du soutien armé aux rebelles en Syrie», résume-t-il.
Et d'ajouter pour conclure: «cette méconnaissance des réalités territoriales explique pourquoi nous reculons dans de nombreuses parties du monde face aux Russes, à la stratégie efficace, alors que nous sommes politiquement, économiquement et militairement plus forts.»
*Organisation terroriste interdite en Russie