À Buenos Aires, les États-Unis ont annoncé qu'ils renonçaient provisoirement à leur nouveau volet de taxes, alors que la Chine s'est engagée, pour sa part, à augmenter ses achats de produits américains, notamment agricoles et énergétiques. Ce moratoire durera 90 jours, temps qui sera consacré à des discussions sur une série de points sensibles.
Il reste à savoir à quel point les États-Unis sont prêts à se faire à la croissance économique de la Chine, a déclaré à Sputnik Andreï Karneïev, vice-directeur de l'Institut des pays d'Asie et d'Afrique à l'université d'État Lomonossov de Moscou, commentant la trêve conclue par Washington et Pékin dans leur guerre commerciale.
«Il n'y a toujours pas par ailleurs de position explicite de la Chine sur l'ouverture de son marché intérieur pour les entreprises américaines. De toute évidence, Pékin se mettra à résoudre ce problème progressivement et seulement en réponse à des démarches réciproques de la part des États-Unis», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et de préciser qu'il s'agissait là d'une multitude de questions à commencer par la levée des restrictions aux investissements chinois aux États-Unis jusqu'à des questions purement politiques, notamment la politique de Washington à l'égard de Taïwan.
Selon Mei Xinyu, de l'Institut de la coopération économique et commerciale internationale près le ministère chinois du Commerce, il ne s'agit pour le moment que d'une trêve, d'une tentative de prévenir une «nouvelle guerre froide» entre les États-Unis et la Chine.
L'expert a confié à Sputnik ne pas être très optimiste quant à une résolution prochaine des divergences entre Washington et Pékin.
«À long terme, les relations sino-américaines pourraient se développer de façon inégale, quand la lutte, les trêves et les négociations se succèderont en alternance. Mon avis reste inchangé: la guerre commerciale sino-américaine sera longue. […] Quoi qu'il en soit, une trêve entre la Chine et les États-Unis sera positive pour les deux économies», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.