Le Premier ministre Édouard Philippe va annoncer mardi un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants prévue le 1er janvier, afin de tenter d'apaiser la fronde des Gilets jaunes, rapporte l'AFP citant des sources gouvernementales.
De son côté, le chef de file des sénateurs Républicains Bruno Retailleau a jugé «absolument insuffisant» le moratoire tout en réclamant «une annulation» pure et simple.
Si «c'est au vrai sens du mot, c'est-à-dire simplement des délais avant que la hausse de taxe ne s'applique, ça n'est pas à la hauteur, ça ne calmera rien», a réagi le sénateur LR sur Public Sénat.
«C'est une proposition qui est bien en deçà de ce que souhaite le mouvement des Gilets jaunes», a ajouté M. Retailleau qui veut que le gouvernement fasse voter à l'Assemblée nationale l'annulation de la hausse des taxes prévue au 1er janvier déjà votée par le Sénat.
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a pour sa part estimé que le moratoire à venir n'était «évidemment pas à la hauteur des attentes» des Français.
«Un moratoire sur les taxes est envisagé. Mais un moratoire n'est qu'un report. Ça n'est évidemment pas à la hauteur des attentes et de la précarité dans laquelle se débattent les Français», a-t-elle réagi dans un tweet.
La manifestation des Gilets jaunes contre l'érosion du pouvoir d'achat a été entachée samedi de graves violences. Les chiffres de samedi dernier témoignent du chaos, à Paris et dans d'autres villes de France comme Marseille, Bordeaux, Le Puy-en-Velay et Charleville-Mézières: quatre personnes sont mortes, 63 ont été blessées, dont 133 dans la capitale, et les forces de l'ordre ont placé 630 manifestants en garde à vue, dont 378 à Paris.