Alors que la tension liée aux manifestations des «gilets jaunes» ne s'affaiblit toujours pas en France, deux représentants de ce mouvement ont toutefois réussi à se faire entendre. Ils ont été reçus ce mardi 28 novembre par le ministre de la Transition écologique François de Rugy à la demande d'Emmanuel Macron. Lors de cette rencontre deux porte-paroles des «gilets jaunes» ont remis au ministre un cahier de doléances précisant les demandes du mouvement.
De nombreuses demandes d'origine sociale ont également été évoquées. Notamment, on y retrouve les doléances en matière de baisses des charges patronales et d'une hausse des aides publiques ainsi que la revalorisation du SMIC.
Les «gilets jaunes» n'ont pas non plus oublié les retraités et les étudiants, en proposant, notamment, d'augmenter les pensions de retraite et les aides financières. De plus, ils demandent la fin des régimes spéciaux et que le calcul des retraites soit «identique pour tous».
Parmi les autres revendications, on retrouve aussi la suppression du Sénat, demandée depuis longtemps par certains mouvements politiques, ainsi que des consultations régulières par référendum.
Finalement, les «gilets jaunes» sont allés encore plus loin. Ils ont ainsi demandé la réduction du budget des comptes publics et du train de vie des élus. Ils insistent également sur la réduction des salaires des membres du gouvernement, la suppression des privilèges pour les élus, notamment après leur mandat, un contrôle des notes de frais des élus, ainsi que la présence physique obligatoire des élus dans les assemblées.
De son côté, Éric Drouet, l'autre porte-parole présent au ministère de la Transition écologique, a lancé un appel à une nouvelle manifestation, prévue pour samedi prochain à Paris, sur les Champs-Élysées.
Des porte-paroles de la délégation officielle des «gilets jaunes» doivent être reçus le vendredi 30 novembre par le Premier ministre Édouard Philippe. Cette rencontre se tiendra ainsi à la veille du troisième acte de la mobilisation, sur les Champs-Élysées et dans les régions.
Depuis le 17 novembre, les «gilets jaunes» organisent des manifestations dans toute la France, bloquant des routes ou occupant des ronds-points. Ils étaient 282.000 mobilisés le 17 novembre et encore quelque 106.000 le 24 novembre, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, que les «gilets jaunes» considèrent comme très sous-estimés.
Des violences et dégradations ont été constatées un peu partout dans le pays avec le lourd bilan de deux morts et plus de 650 blessés.