Après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'Amérique latine pourrait elle aussi connaître son propre «Brexit», trois ans après le référendum britannique. Cette fois, c'est Brasilia qui pourrait quitter le Mercosur, la zone de libre-échange sud-américaine regroupant l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.
Tereza Cristina, qui prendra ses fonctions en janvier 2019, déclare que l'exécutif auquel elle appartiendra veut réformer le marché commun sud-américain, qu'elle considère pénalisant pour les produits agricoles brésiliens et ajoute que son pays pourrait «quitter le bloc» du Mercosur dans le cas où les conditions resteraient «défavorables» au Brésil.
À l'image du Brexit européen, qui a engendré un clivage entre le camp du leave (quitter) et celui du remain (rester), les Brésiliens se sont montrés divisés sur les réseaux sociaux.
Acho extremamente temerária a declaração de Tereza Cristina sobre o fim do Mercosul. A Argentina é nosso terceiro maior parceiro comercial e exportamos mais para América Latina e Caribe do que toda a União Europeia. #Mercosul pic.twitter.com/CSlyjZWZ6k
— Professor Igor 🇧🇷 (@professorigor) 21 de noviembre de 2018
Je trouve la déclaration de Tereza Cristina sur la sortie du Mercosur extrêmement inquiétante. L'Argentine est notre 3e partenaire commercial et nous exportons plus vers l'Amérique latine et les Caraïbes que vers l'ensemble de l'UE.
Certains s'inquiètent des répercussions qu'un «Brexit» aurait sur l'économie brésilienne. Si le Mercosur ne regroupe actuellement que quatre pays membres, il totalise près de 80% du PIB d'Amérique latine et est l'une des premières destinations des denrées produites au Brésil. À ce titre, il représente donc d'une grande importance économique.
O pensamento político-social da Ministra Tereza Cristina é zero. Brasil sair do Mercosul, acaba o bloco. Nós somos os maiores parceiros comerciais de Paraguai e Argentina. Argentina é nossa 3ª maior parceira. Fazer isso é praticamente quebrar esses países e dificultar o nosso.
— Marcel Santos (@marcelsantos182) 21 de noviembre de 2018
Et, comme au Royaume-Uni, d'autres se prononcent clairement en faveur d'une sortie du Mercosur, qu'ils voient comme un frein au développement de l'économie brésilienne, quand il n'est pas accusé d'être une source de corruption.
O único país da América do Sul que está perto — MUITO PERTO — de se tornar um país de primeiro mundo é o Chile. E este país não faz parte do Mercosul. Tereza Cristina está certíssima. Mais um gol da equipe de @jairbolsonaro. É preciso rever o acordo por completo.
— Allan dos Santos (@allantercalivre) 21 de noviembre de 2018
Le seul pays d'Amérique du Sud proche —très proche- de devenir une puissance majeure est le Chili. Et ce pays ne fait pas partie du Mercosur. Tereza Cristina a bien raison. Un autre objectif de l'équipe de @JairBolsonaro. L'accord doit être complètement révisé.
Tem que sair do Mercosul e acabar com todas as mordomias, regalias, aposentadorias especiais e os altos salários dos políticos corruptos e ladrōes 🚔🚔🚔🚔🚔👉👉👉👉👉
— Quadrilha petista nunca mais ⓟ ⓟ 🇧🇷🇧🇷 (@gelancsa) 21 de noviembre de 2018
Il faut sortir du Mercosur et en finir avec tous ces bien lotis, ces décideurs, ces retraites dorées et avec les hauts salaires des politiques voleurs et corrompus.
Le Trump latino-américain n'est pas encore entré en fonction que plane déjà la menace de scissions au sein du continent. Mais il faudra cette fois attendre au moins jusqu'en janvier pour savoir à quel point la menace est réelle.