🔴 #Urgence #Syrie — l’attaque chimique a #alep est confirmée par les médias locaux. Pour l’instant plusieurs personnes présentent des troubles respiratoires. Pas de morts recensés. La provenance de l’attaque est attribuée par les médias aux groupes #djihadistes d’ #idleb pic.twitter.com/jDhTfvDX9y
— Béatrice Challan Belval (@BeatriceChallan) 24 novembre 2018
Au lendemain de très vraisemblables frappes chimiques qui ont touché des quartiers d'Alep, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a appelé la communauté internationale à condamner cette attaque. Mais, pour le moment, Washington, Paris, Londres ou encore Berlin font la sourde oreille: pas de déclarations officielles, pas de tweets rageurs, aucune condamnation étatique et aucun appel à la compassion pour les victimes. Pourquoi?
Si pour le moment, aucune enquête reconnue par la communauté internationale ne confirme que les obus qui se sont abattus sur Alep ce samedi 24 novembre contenaient du chlore et donc ne désigne telle ou telle partie comme responsable, Damas a immédiatement réagi en accusant les terroristes d'Idlib. Vidéo à l'appui, le gouvernement d'el-Assad a annoncé que des obus contenant une substance chimique avaient atterri sur des quartiers résidentiels (Khalidiya, Nile Street and Al Zahra) de la ville d'Alep, contrôlée en grande partie par l'armée syrienne.
Depuis, de nombreux groupes rebelles et terroristes récusent ces accusations, évoquant même un nouveau mensonge du pouvoir de Damas, tandis que d'autres comme Hayat Tahrir al-Sham* se taisent.
Si le doute est donc encore permis, il devrait seulement porter sur l'identité du groupe terroriste responsable —il y a plus de 10 factions distinctes sur zone— et non sur une possible responsabilité de Damas, des forces iraniennes ou russes. Mais en revanche, la culpabilité de tel ou tel groupe pourrait avoir des conséquences sur son parrain et donc possiblement sur la Turquie, qui s'est engagée à contenir les agissements des factions rebelles et terroristes d'Idlib. C'est d'ailleurs peut-être l'objectif recherché de ces frappes: faire capoter le pacte scellé à Sotchi entre Poutine et Erdogan qui, pour le moment, éloigne toute action occidentale dans la région.
À l'époque, le responsable désigné était Damas. Là, il s'agit simplement — pourrait-on dire — de groupes terroristes. Et si, pour la France, les combats dans le nord-ouest, dans la région d'Idlib, ces terroristes pourraient bien aider la stratégie occidentale en empêchant la reconquête de Bachar el-Assad et de ses alliés russes et iraniens.
Impuissant, Emmanuel Macron a donc préféré s'exprimer sur Twitter ce 24 novembre pour dénoncer les meurtres de Raed Fares et Hamoud Jneed, deux résistants syriens qui se battaient contre les terroristes et… «contre les crimes du régime» d'el-Assad:
Raed Fares et Hamoud Jneed ont été lâchement assassinés en Syrie. Ils étaient les consciences de la révolution et s'étaient dressés pacifiquement et avec courage contre les crimes du régime et des terroristes. Nous n'oublierons pas les résistants de Kafranbel.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 25 novembre 2018
Il sera donc intéressant d'attendre les résultats de la future enquête menée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) — dont la mise en place a été demandée par Damas et Moscou — et d'analyser les réactions des chancelleries occidentales face à cette attaque terroriste qui a fait entre 50 et 110 blessés civils.
*Organisation terroriste interdite en Russie