«Dire stop, faire en sorte que les femmes ne se sentent plus seules face aux violences sexistes et sexuelles». Une revendication aussi limpide que difficile à faire entendre. Après #Metoo et #Balancetonporc qui ont permis de libérer la parole des femmes, le mouvement citoyen #NousToutes les appelle, ce samedi 24, à descendre dans les rues de Paris et de toute la France. Les instigatrices du mouvement souhaitent dénoncer les violences sexistes et sexuelles ainsi que l’impunité de leurs auteurs.
«Nous exigeons des mesures ambitieuses et des moyens financiers suffisants pour que l’action publique mette la lutte contre les violences en top des priorités: éducation dès le plus jeune âge, formation obligatoire des professionnel.le.s, application de l'ordonnance de protection, augmentation des moyens pour accueillir les femmes victimes…»
Et la tendance ne risque pas de s’inverser. Ainsi, les signalements concernant des violences faites aux femmes ont connu une augmentation de 22% cette année. Les agressions sexuelles sont également en hausse, +23,1% par rapport aux sept premiers mois de 2017.
Si pour le gouvernement «la priorité a été donnée à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, au regard de l’enjeu vital qu’elle représente», le budget alloué à ce combat est encore en-deçà des espérances. Et pour cause, le budget du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes était en 2017 de 29,81 millions d’euros; en 2019, il sera de 30 millions. En outre, le crédit interministériel consacré à l’égalité femmes-hommes est passé de 400 millions en 2017 à 420 millions en 2018.
Les gilets jaunes trouble-fête?
«Les Gilets Jaunes décident que Paris sera bloquée ce jour-là, et décrètent qu'ils se rassembleront à une station de métro du départ de notre manifestation. Des responsables politiques de tous bords, même ceux qui ont cosigné notre appel et engagé leur organisation, les soutiennent bruyamment, quand ils ne nous avaient soutenu que du bout du Tweet, et encore.»
Des internautes ont exhorté les Français à ne pas participer au rassemblement des gilets jaunes. Une présence qui vient perturber l’organisation prévue de longue date par les féministes.
«Je viens de voir un événement Facebook #GiletJaune samedi 24 à Concorde… S'il vous plaît n'y participez pas, c'est le jour de #NousToutes ça fait plus de 2 mois que cette date a été choisie et c'est un mouvement très important qui ne doit pas éclipsé dans les médias», peut-on lire sur Twitter.
La préfecture de police de Paris a d’ailleurs décidé de changer le point de départ de leur marche.
Bon, le couperet de la préf vient de tomber, ça ne sera pas Madeleine mais Opéra. Mais pas de panique, c'est à une station :-)#NousToutes #JeMarcheLe24 pic.twitter.com/aGMBDXEMQD
— Les effronté·es (@efFRONTees) 21 novembre 2018