Heureuse de pouvoir sortir les crocs sur cette théorie, la presse britannique se lance dans des réflexions: «Masha et Michka, sont-ils des marionnettes de Poutine?», se demande The Daily Mail.
Pour ceux qui ont besoin d'arguments de poids, les voilà présentés par Anthony Glees dans The Times, ayant apparemment examiné le dessin animé à fond:
«Masha est fougueuse, assez vilaine, mais aussi courageuse. Elle a plus d'influence que sa petite taille pourrait suggérer. Il n'est pas difficile d'y trouver un style poutinesque.»
Vraiment, il y a de quoi avoir peur. Plus de quatre millions d'abonnés sur la chaîne YouTube «propagandiste» de Masha et Michka en anglais, 1,4 million sur celle en français… C'est une invasion des cerveaux!, voulaient apparemment montrer des médias britanniques pour mettre en garde le peuple, mais l'opération s'avère avoir mal tourné.
Les publications n'ont fait qu'augmenter le flux d'abonnés: de 4,18 millions à 4,212 en deux jours, depuis les publications de The Times et The Daily Mail. Ou est-ce encore un plan de la Main du Kremlin — une conclusion de ce genre c'est pour quand?
Le Royaume-Uni se joint alors au chœur nerveux déclenché par Priit Hobemagi de l'université de Tallinn qui avait déjà mis en garde contre le dessin animé il y a un an. Selon lui, l'image de l'ours symbolisant la Russie servirait à effacer l'image négative de la Russie des cerveaux d'enfants estoniens et serait alors logiquement dangereuse pour la sécurité nationale du pays.
Évoquant ces accusations, le concepteur et directeur de l'Animaccord Animation Studio, Dimitri Loveiko, a affirmé qu'«il est très difficile de commenter cela, c'est possible seulement avec de l'ironie. The Times aurait mieux fait d'écrire que Masha se comporte comme [l'ancien Premier ministre britannique Winston] Churchill».
Ce avant de constater que l'entreprise est indépendante et ne reçoit pas de subventions de l'État:
«Mais, malheureusement, nous n'avons pas eu un centime d'argent de l'État en 10 ans. Et nous n'en avons jamais demandé, car c'est un projet complètement commercial», a-t-il déclaré.