De vives discussions autour des voitures japonaises aux États-Unis se poursuivent depuis longtemps avec plus ou moins d'intensité, a rappelé à Sputnik le politologue russe Dmitri Abzalov, président du Centre des communications stratégiques.
«Et voilà que le Japon a de nouvelles inquiétudes. La politique protectionniste de Trump fait planer des menaces sur l'alliance des deux pays. Ainsi, l'introduction de droits de douane sur l'acier et l'aluminium pour des raisons de sécurité nationale [des États-Unis, ndlr] a été une surprise désagréable pour Abe, tout en provoquant des angoisses croissantes au Japon», a rappelé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que les divergences entre Washington et Tokyo portant sur la balance de leur commerce bilatéral ne perdaient toujours rien de leur acuité.
Selon un autre interlocuteur de Sputnik, Valeri Kistanov, directeur du Centre d'études japonaises à l'Institut russe de l'Extrême-Orient, malgré l'intérêt réciproque des États-Unis et du Japon à résoudre conjointement les problèmes de politique extérieure, il est peu probable que le Premier ministre nippon réussisse à atténuer la position du chef d'État américain en matière de commerce.
«En échange de l'ouverture du marché américain pour les voitures japonaises, Trump entend recevoir un accès au marché nippon pour les produits agricoles. Cet immense marché est très protégé par des droits de douane, et le Président s'appliquera sans doute, lors des négociations, à contraindre Abe à lever ces barrières», a expliqué M.Kistanov.
Personne n'a réussi jusqu'ici à parvenir à un essor économique par un protectionnisme pur et simple, a relevé dans un entretien accordé à Sputnik Alexeï Portanski, professeur à l'École des hautes études en sciences économiques de Moscou.
«Le protectionnisme de Trump est pénalisant pour l'industrie automobile américaine, une partie de ses blocs étant fabriqués et assemblés à l'étranger, alors que leur importation est désormais surtaxée aux États-Unis», a indiqué l'économiste.
Et de résumer qu'à l'époque de la mondialisation et de l'interdépendance, il valait mieux chercher des compromis et s'entendre.
Selon les médias, aucun des constructeurs automobiles américains n'a demandé à Donald Trump d'adopter des mesures de protection face au Japon.