Les Pays-Bas ne soutiennent pas l'idée de la formation d'une armée européenne, promue activement par la France et l'Allemagne, et considèrent que l'Otan doit rester le pilier de la défense du continent, a déclaré vendredi le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
«La France et l'Allemagne mettent la charrue avant les bœufs. L'idée d'une armée européenne va trop loin pour les Pays-Bas. L'Otan est et demeurera le pilier de notre politique de défense», a déclaré Mark Rutte à l'issue d'une réunion du gouvernement néerlandais.
Le président français Emmanuel Macron a relancé le débat sur la constitution d'une armée commune et a obtenu sur ce point le soutien de la chancelière allemande, Angela Merkel, en dépit de l'hostilité affichée du président américain Donald Trump à cette idée.
Angela Merkel a insisté, lors d'un discours sur « l'avenir de l'Union européenne » prononcé mardi devant le Parlement européen à Strasbourg, qu'une telle armée ne ferait pas concurrence à l'Otan mais « compléterait » son action. Ce projet, longtemps combattu par le Royaume-Uni qui s'apprête à sortir de l'Union européenne, ne fait cependant toujours pas l'unanimité parmi les pays européens, dont certains privilégient leur relation avec les États-Unis.