Il est honteux que le gouvernement des États-Unis et la CIA aient envisagé d'administrer un «sérum de vérité» à des prisonniers, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Philip Giraldi, ancien officier de la CIA et directeur exécutif du Conseil américain des intérêts nationaux.
«Or, la CIA avait également recours à l'extradition de criminels, pratique qui consistait notamment à arrêter des personnes sans qu'aucune enquête ne soit menée, à les envoyer dans des pays où les tortures étaient légales et à ne pas les juger. En Thaïlande et en Europe de l'Est, la CIA a également des prisons où les détenus sont soumis à la torture», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que la véritable tragédie résidait dans le fait que personne n'avait répondu des crimes perpétrés et que les haut-gradés, responsables de l'approbation de ces méthodes, n'avaient toujours pas été punis et occupaient à présent des postes lucratifs dans des sociétés sous-traitantes des services de renseignement.
Par ailleurs, l'ex-officier de la CIA a comparé l'utilisation d'un «sérum de vérité» dans le cadre du programme d'interrogatoires poussés institué après les attentats du 11 septembre à un «crime de guerre».
Peu de temps après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la CIA a songé à administrer un «sérum de vérité» pour forcer les présumés terroristes à parler, selon un rapport auparavant classifié qui a été remis à l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) à l'issue d'une longue bataille judiciaire.
Auparavant, l'ancien ministre de la Sécurité nationale de la Géorgie (1993-1995), Igor Guiorgadze, avait affirmé que des spécialistes américains menaient des expériences sur des humains dans un laboratoire situé dans cette ex-république soviétique.