Des scientifiques trouvent comment se prémunir contre la démence liée à l'âge

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Près de 50 millions de personnes souffrent de démence dans le monde.

Selon les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce chiffre pourrait tripler d'ici 2050. Tout le monde est dans le groupe à risque, mais des exercices simples suffisent pour préserver sa vivacité d'esprit et une bonne mémoire à un âge avancé. Et il est possible de commencer dès à présent.

Le sexe, les gènes et le mode de vie

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Un médecin US diagnostique une démence chez une patiente pour échapper à une dette
La démence est diagnostiquée toutes les trois secondes sur Terre. Cela représente près de dix millions de cas par an. Parmi les individus concernés ne figurent pratiquement pas de personnes de moins de 60 ans (moins de 1%), et la plupart ont plus de 80 ans.

Ce sont les femmes qui sont les plus sujettes à la démence. Parmi les facteurs supposés qui contribuent à cette maladie, on pointe notamment les différences dans un gène codant: l'Apolipoprotéine E. Elle existe sous trois isoformes principales — APOE2, APOE3 et APOE4.

Selon les chercheurs de l'université de Copenhague (Danemark), cette dernière pourrait être liée à la maladie d'Alzheimer car elle provoque une accumulation des déchets de lipoprotéines dans le cerveau.

En analysant les données de plus de 100.000 patients atteints de démence, les scientifiques ont découvert qu'à l'âge de 60 ans, les femmes et les hommes possédant le génotype APOE4 étaient exposés à un risque de démence de 7% et de 6% respectivement, à l'âge de 70 ans de 16% et 12%, et après 80 ans de 24% et 19%. A titre de comparaison, les chances des porteurs du génotype APOE2 d'être confrontés à la démence ne dépassent pas 2% à l'âge de 60-69 ans et 7% après 80 ans.

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Des scientifiques expliquent le danger de dormir beaucoup
Les généticiens américains et britanniques accusent également les gènes, à savoir les mutations «isolées» (le remplacement d'une base azotée par une autre dans la molécule d'ADN) qui surviennent pendant la vie de l'homme au niveau d'un groupe réduit de gènes dans certaines cellules du cerveau. Ainsi, la démence est liée à l'endommagement des gènes DNMT3A et TET2 qui contrôlent la croissance des vaisseaux du cerveau et la barrière entre le système sanguin et ses tissus. Ces mutations sont imprévisibles, et tout le monde est donc dans le groupe à risque.

Apprendre, ne pas cesser d'apprendre

Les premiers signes de démence se manifestent généralement à un âge avancé. Cependant, les changements irréversibles dans le cerveau commencent bien plus tôt, affirment les chercheurs de la Commission de la revue scientifique Lancet pour la prévention, le traitement et les soins relatifs à la démence. La profondeur de ces changements et la possibilité de les équilibrer dépendent du mode de vie de l'homme.

Il faut non seulement arrêter de fumer le plus tôt possible et ne pas abuser de l'alcool, mais également se nourrir correctement — les chercheurs préconisent un régime méditerranéen avec beaucoup de fruits et légumes. Pour éviter la démence, il faut également pratiquer un sport régulièrement et agir de manière préventive contre l'hypertonie et le diabète.

Le plus important reste toutefois de maintenir le tonus du cerveau, de renforcer les liens neuronaux nécessaires au fonctionnement des zones intactes du système nerveux après 60 ans. Pour cela, il faut beaucoup lire et constamment apprendre quelque chose de nouveau (par exemple, les langues étrangères).

Des chercheurs australiens sont arrivés à la même conclusion. En analysant les informations de 5.500 personnes âgées entre 69 et 87 ans, ils ont découvert que les personnes âgées qui savaient travailler sur un ordinateur souffraient moins de démence — les appareils poussent à apprendre quelque chose de nouveau, ce qui s'avère positif pour le cerveau.

Les jeux aident le cerveau à ne pas vieillir

Des scientifiques ont également découvert que les jeux vidéo et les tests très simples pour entraîner la concentration et la mémoire étaient un excellent moyen de se prémunir contre la démence. Ils sont parvenus à cette conclusion à partir de dizaines de travaux scientifiques consacrés aux problèmes de réduction des capacités cognitives et de la mémoire à un âge avancé. Presque 700 personnes ont participé à ces recherches, dont une partie souffrait déjà de démence et les autres se trouvaient dans le groupe à risque.

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Un virus pour traiter la démence?
Le jeu Tetris s'est avéré être le moyen le plus efficace de lutter contre la démence. Les personnes âgées jouant sur leur téléphone à ce jeu perdaient bien plus lentement la mémoire et «cogitaient» plus vite que leurs contemporains du groupe de contrôle. Pratiquement le même effet est produit par un autre jeu où les participants doivent se rappeler des figures qui apparaissent à l'écran pour les nommer correctement.

Cependant, les casse-têtes numériques aidaient seulement les volontaires du groupe à risque qui ne souffraient pas encore de démence. Les personnes déjà atteintes de démence ne montraient pas d'amélioration des fonctions cognitives. C'est pourquoi les chercheurs préconisent d'effectuer des entraînements du cerveau le plus tôt possible.

La musique comme médicament

Ceux qui savent jouer d'un instrument de musique ont des chances élevées d'éviter des problèmes au cerveau. D'après une étude de neurobiologistes canadiens, la pratique musicale permanente améliore les capacités cognitives des personnes âgées et prévient la perte de mémoire à court terme. Cela est également confirmé par des chercheurs américains qui ont découvert que savoir jouer d'un instrument de musique réduisait significativement le risque de démence.

En observant 27 paires de jumeaux monocellulaires, dont un étudiait à l'école de musique mais pas le second, les chercheurs ont découvert que le jumeau initié à la musique avait 64% moins de chances d'être confronté à la démence à un âge avancé.

Ceux qui n'ont jamais appris à jouer d'un instrument pourront lutter contre la démence grâce au thé. Des chercheurs de l'université nationale de Singapour ont établi qu'au moins une tasse de thé par jour réduisait significativement la probabilité de contracter la démence pendant la vieillesse. Surtout, ils ont remarqué que le meilleur effet était obtenu quand le thé était bu sans sucre, sans lait ni d'autres condiments.

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