La Première ministre Theresa May joue désormais sa survie après la démission jeudi de quatre de ses ministres dont celui chargé du Brexit, Dominic Raab, qui s'est dit dans l'incapacité de défendre l'accord de divorce obtenu avec Bruxelles.
Anne-Marie Trevelyan, députée conservatrice, a annoncé sur Twitter avoir quitté son poste d'assistante auprès du ministre de l'Éducation. «Je ne peux soutenir l'accord proposé pour deux raisons», liées notamment au futur statut de l'Irlande du Nord après le Brexit, a expliqué l'eurosceptique Dominic Raab dans sa lettre de démission publiée sur son compte Twitter.
Le compromis prévoit un «filet de sécurité» («backstop» en anglais), solution de dernier recours prévoyant le maintien de l'ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE ainsi qu'un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n'était pas conclu à l'issue d'une période de transition de 21 mois prévue après le Brexit, le 29 mars 2019, et prolongeable une fois.
«La démission de Dominic Raab marque la fin du projet d'accord de la Première ministre», a estimé la députée europhile conservatrice Anna Soubry, qui estime que Mme May doit maintenant envisager de partir. «Nous avons besoin d'un gouvernement d'unité nationale, et nous en avons besoin maintenant», a-t-elle ajouté sur Twitter.
Pour le ministre de la Santé Matt Hancock, soutien indéfectible de Mme May, tous les députés doivent au contraire voter le projet d'accord de sortie de près de 600 pages «parce que cet accord est dans l'intérêt de la nation». Sinon, l'alternative serait une sortie sans accord ou un second référendum synonyme de rejet pur et simple de la sortie de l'UE, a-t-il mis en garde jeudi sur la BBC.