Suite aux négociations entre la Première ministre britannique et l'Union européenne lors du sommet européen qui s'est tenu les 17 et 18 octobre à Bruxelles, Theresa May a affirmé que, selon elle, tout est presque réglé. Sauf que pour Guy Verhofstadt, coordinateur du Parlement européen pour le dossier du Brexit, rien ne peut être fait sans un accord sur la frontière irlandaise.
"Mrs May says 95 per cent has been agreed… but if there is no solution for the Irish border, for our parliament, it is zero per cent."
— Channel 4 News (@Channel4News) October 24, 2018
EU Parliament Brexit negotiator, Guy Verhofstadt, issues a stark warning to Theresa May, but says he is "optimistic" a deal can be reached. pic.twitter.com/RweOM1j2Lt
«Mme May dit que 95% a été réglé, Michel Barnier [le négociateur en chef chargé des négociations avec le Royaume-Uni, ndlr] dit que 90% a été réglé. Je sais que la Grande-Bretagne a toujours des difficultés avec le système métrique», a lancé Guy Verhofstadt devant la commission parlementaire à Strasbourg.
Et de poursuivre:
«Les progrès sur les négociations sur le Brexit peuvent être 90%, 95% ou même 99%, mais tant qu'il n'y a aucune solution pour la frontière irlandaise, tant que l'accord du Vendredi saint n'est pas complètement protégé, pour nous, dans notre Parlement, les progrès sont de 0%.»
Progress on the #Brexit negotiations can be 90%, 95% or even 99%, but as long as there is no solution for the Irish border, as long as the Good Friday agreement is not fully secured, for us in our Parliament progress is 0%.
— Guy Verhofstadt (@guyverhofstadt) October 24, 2018
Lors de son discours à Strasbourg, Guy Verhofstadt a appelé à offrir un droit de mobilité sans obstacles pour les citoyens britanniques habitant dans l'UE, en leur permettant de voyager entre leur domicile et leur travail dans les 27 États, en échange d'un droit de retour permanent pour un citoyen de l'Union vivant au Royaume-Uni, même après un départ de plus de cinq ans. Il a souligné qu'il restait optimiste en ce qui concerne les négociations entre les deux parties et qu'il croyait ce compromis possible.
Lundi, la Première ministre Theresa May avait annoncé devant les députés britanniques que, pour elle, l'accord avec l'UE, ainsi que ses protocoles, était bouclé à 95%. Elle a en même temps admis que la question de la frontière irlandaise restait un des principaux points à négocier.
«En prenant tout cela dans son ensemble, 95% de l'accord de retrait et de ses protocoles sont désormais réglés», avait insisté Theresa May lors de son discours à la Chambre des communes du Royaume-Uni.
La frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord est ouverte depuis 20 ans, mais le Brexit pourrait rétablir une frontière physique. Ni Londres ni Bruxelles ne veulent le rétablissement d'une frontière physique dans l'île afin de préserver l'accord de paix du Vendredi saint, également appelé accord de Belfast, qui avait mis fin, en 1998, à 30 ans de conflit sanglant entre unionistes majoritairement protestants et républicains catholiques en Irlande du Nord.