La Turquie a partagé un enregistrement de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à six pays, les États-Unis, la France, le Canada, l'Allemagne, le Royaume-Uni ainsi que l'Arabie saoudite, a déclaré le Président turc Recep Tayyip Erdogan.
«Tous ceux qui le demandaient ont pu entendre l'enregistrement de ce meurtre. Nos services de renseignement n'ont rien caché. Hormis l'Arabie saoudite, cet enregistrement a été entendu par les États-Unis, la France, le Canada, l'Allemagne et le Royaume-Uni», a-t-il déclaré, cité par le quotidien Hurriyet.
Quant au contenu de l'enregistrement, il s'agit d'une «tragédie authentique», a ajouté M.Erdogan.
«Même l'agent de renseignement saoudien a été choqué d'entendre l'enregistrement. Selon lui, l'individu (le meurtrier) aurait pu consommer de l'héroïne, car seule une personne droguée à l'héroïne pourrait faire une chose pareille», a-t-il ajouté.
M.Erdogan a ajouté que les personnes impliquées dans le meurtre font partie des 18 hauts responsables saoudiens qui ont été spécifiquement envoyés à Istanbul le jour du meurtre du journaliste. «Parmi ces 18 personnes, bien sûr, il y a des criminels. Qui d'autre? Celui qui a donné l'ordre. En plus des auteurs, celui qui leur a ordonné [de commettre le meurtre, ndlr] devrait être identifié», a déclaré M.Erdogan, soulignant que la Turquie continuerait à suivre l'affaire.
Plusieurs médias arabes ont publié les mots que Jamal Khashoggi aurait prononcés avant d'être assassiné dans le consulat saoudien à Istanbul. «J'étouffe… Enlevez ce sac de ma tête, je suis claustrophobe», aurait déclaré le journaliste dont les paroles auraient été communiquées à Al Jazeera par un correspondant du Daily Sabah, Nazif Karaman.
Le chef de la diplomatie française a indiqué lundi «ne pas avoir connaissance» d'informations turques sur le meurtre de M.Khashoggi, tout en estimant que le Président Erdogan avait «un jeu politique particulier dans cette circonstance».