Manger des sucreries tue… Les orangs-outangs, premières victimes de notre gourmandise?

© Sputnik . Alexandr Kryazhev / Accéder à la base multimédiaUn bébé orang-outan
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Tuons-nous les orangs-outans en mangeant notre biscuit préféré ou une tablette de chocolat? Malgré les efforts déjà entrepris dans le domaine de l'huile de palme «durable», Greenpeace pointe du doigt des fabricants qui continuent de favoriser la déforestation qui tue les primates… En France, des producteurs seraient jugés responsables.

Le fabricant de tablettes de chocolat Cadbury, des craquelins Ritz et des biscuits Oreo est accusé d'avoir détruit des dizaines de milliers d'hectares d'habitat d'orangs-outans en seulement deux ans pour obtenir de l'huile de palme, relate ce mardi The Independent.

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Les fournisseurs du géant alimentaire Mondelez ont détruit 70.000 hectares depuis 2016, poussant le primate vers l'extinction, selon une analyse de Greenpeace International. Ces zones rasées comprennent 25.000 hectares d'habitations qui abritent l'orang-outan, en danger de disparition, en Indonésie.

Ainsi, les amateurs de sucreries (mais aussi de rouges à lèvres, de shampoings, de savons et même de glaces) contribuent-ils à exterminer les habitants des forêts tropicales? Ou bien convient-il de blâmer surtout les producteurs pour leur politique irresponsable?

En effet, la culture de palmier à huile est l'une des causes principales de la déforestation dans le monde, ne cesse de souligner Greenpeace. Environ 85% de l'huile de palme utilisée dans le monde vient de l'Indonésie et de la Malaisie, en Asie du Sud-Est. Or, selon un rapport d'Amnesty International, l'huile de palme se trouve dans environ 50% des produits de consommation courante.

En France, certaines entreprises dont L'Oréal, Carrefour et Danone, les leaders de leurs secteurs, ont pris des engagements pour s'approvisionner en huile de palme zéro déforestation, de même que Nestlé, Mars, Colgate ou Unilever, se réjouissait Greenpeace en 2017.

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Un exemple qui n'est cependant pas suivi par tout le monde, comme le montre une récente enquête de Greenpeace international, selon laquelle une douzaine de multinationales continuent, malgré leurs promesses, à contribuer à la déforestation en Asie. Notamment, entre 2015 et 2017, les fournisseurs du biscuitier Mondelez, chapeautant des marques alimentaires comme Côte d'Or, Milka, Oreo ou Toblerone, auraient été responsables de la destruction de près de 25.000 hectares de forêts abritant des orangs-outans. Parmi ces entreprises se trouve Wilmar, le premier négociant mondial d'huile de palme.

Autrefois largement présents dans l'Asie du Sud-Est, les orangs-outans ont vu leur nombre chuter drastiquement à cause de la pression humaine, ne subsistant plus que sur les îles de Sumatra et de Bornéo, rappellent des spécialistes. Ils voient leur habitat disparaître à grande vitesse, notamment à cause de l'exploitation forestière pour le papier et l'huile de palme. Selon le WWF, ils pourraient disparaître à l'état sauvage dans les prochaines décennies. Cependant, leur rôle est essentiel car en mangeant des fruits, ils disséminent de nombreuses graines et permettent ainsi le renouvellement de la forêt. Les tigres de Sumatra dans les forêts indonésiennes voient eux aussi leur habitat se rétrécir à cause des plantations de palmiers à huile.

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