Des Talibans à Moscou pour discuter de la paix en Afghanistan… sans l’Europe

© Sputnik . Vladimir Astapkovich / Accéder à la base multimédiaTalibans afghanistan Lavrov
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Quel sera l’avenir politique de l’Afghanistan? Difficile à dire, mais les Talibans* et le Haut conseil afghan pour la paix se sont réunis le 9 novembre dernier dans un hôtel 4* de Moscou pour discuter d’un éventuel processus de réconciliation. Et les Occidentaux, Europe en tête, n’étaient pas les bienvenus.

L'avenir politique de l'Afghanistan pourrait se décider dans les couloirs feutrés de l'hôtel President, l'un des plus luxueux de Moscou. Le gouvernement russe y a en effet organisé le 9 novembre une rencontre entre les Talibans* et le pouvoir afghan —du moins ses représentants officieux- en vue d'entamer des négociations de paix entre les autorités et le mouvement considéré comme terroriste par la plupart des pays.

C'est donc au cœur de la capitale russe que les deux délégations afghanes ont été rassemblées par le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Le gouvernement russe avait également invité les représentants des puissances régionales —Chine, Iran, Inde et Pakistan- ainsi que ceux des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale: Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan.

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Une initiative saluée par Hajji Din Mohammed, le chef de la délégation du Haut conseil afghan pour la paix, qui représente en sous-main le gouvernement afghan. Ce dernier a déclaré à Sputnik:

«C'est positif […] Les pays limitrophes disent tous qu'ils sont disposés à trouver une solution pour l'Afghanistan, qu'ils ne veulent pas interférer».

Ce qui étonne, c'est l'absence de représentants occidentaux dans le processus de réconciliation et de reconstruction d'un pays dans lequel ils sont massivement intervenus au nom de la guerre contre le terrorisme. Les États-Unis, pourtant invités, n'ont dépêché à Moscou qu'un observateur, tandis qu'aucun représentant de l'Union européenne ou de ses membres n'a été convié à l'événement.

Dès 2001, une grande coalition regroupant 49 pays, dont 26 pays de l'Union européenne, a été mise sur pied par les États-Unis dans le cadre de l'Otan. Si elle a rapidement chassé les Talibans* du pouvoir en Afghanistan, elle n'a pas permis de trouver une solution politique au conflit en plus de 13 ans sur place.

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Un communiqué publié par le ministère russe des Affaires étrangères annonce d'ailleurs que les Européens ne seront pas davantage conviés à participer aux prochaines réunions entre les représentants des Talibans* et la délégation du Haut conseil afghan pour la paix, puisque les deux parties se disent satisfaites du format actuel.

«Les participants à la réunion ont noté la pertinence du format de Moscou et sont convenus de poursuivre les consultations dans le cadre de ce mécanisme», informe le communiqué auquel a eu accès Sputnik.

Fidèle à sa doctrine multilatéraliste, c'est donc entre puissances régionales que la Russie tente de nouer un dialogue pour résoudre l'un des conflits les plus emblématiques du XXIe siècle.

*Organisation terroriste interdite en Russie

 

 

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