Le souvenir de ses dernières apparitions publiques est encore vif… Oscar Rabin, l'un des plus grands peintres anticonformistes russes, était présent dans la salle Napoléonienne de la mairie d'Ajaccio, à l'occasion de l'inauguration de son exposition en Corse. Et même s'il se sentait à l'aise dans le cadre somptueux des fastes républicains, c'est un homme modeste que l'on rencontrait: l'artiste exposait à l'Espace Diamant d'Ajaccio, «au nom de la liberté».
Poussé vers l'exil lors d'un voyage en France, le peintre se voit privé de sa la citoyenneté soviétique. Il acquiert en 1985 la nationalité française, vit et travaille à Paris. Ce ne sera que cinq ans plus tard que son droit à la citoyenneté soviétique sera rétabli par un décret du Président de l'URSS d'alors, Mikhaïl Gorbatchev. L'artiste a également obtenu la citoyenneté russe par le décret présidentiel de Vladimir Poutine du 3 novembre 2017.
Oscar Rabin est considéré comme l'un des artistes les plus influents de l'avant-garde soviétique d'après-guerre. Un des critiques français l'a surnommé «le Soljenitsyne de la peinture».
«On me demande souvent si je suis heureux. C'est un peu bizarre à mon âge, mais oui je suis heureux, parce que tout ce dont je rêvais s'est réalisé», confiait en septembre dernier Oscar Rabin.
Oscar Rabin, âgé de 90 ans, sera enterré à Paris au cimetière du Père Lachaise.