Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, a déclaré lors d'une cérémonie commémorative à Londres que le gouvernement saoudien était responsable de l'assassinat de son fiancé et a appelé à poursuivre en justice les «criminels et leurs maîtres politiques lâches», relate le journal The Telegraph.
«Je suis déçue par les réactions des dirigeants politiques de nombreux pays, en particulier ceux des États-Unis», a déploré Mlle Cengiz. «Le Président Trump devrait aider à révéler la vérité et à faire en sorte que justice soit rendue. Il ne devrait pas ouvrir la voie à une dissimulation de l'assassinat de mon fiancé. Ne laissons pas l'argent souiller notre conscience et compromettre nos valeurs.»
Concernant la question de savoir si elle tenait le prince héritier Mohammed ou la famille royale saoudienne pour responsable, Mme Cengiz a répondu évasivement et a souligné que «tous les responsables, de la personne qui avait donné cet ordre à tous ceux qui l'avaient exécuté, devraient être traduits en justice et punis par le droit international».
La Maison-Blanche n'a pas réagi immédiatement aux critiques de Mlle Cengiz. Alors que M. Trump avait auparavant promis de «sévèrement punir» l'Arabie saoudite pour cet assassinat, Washington n'a jusqu'à présent annoncé aucune mesure majeure.
«L'administration étudie différentes options, et nous annoncerons notre décision sous peu», a assuré Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison-Blanche.
Les enquêteurs n'ont toujours pas retrouvé le corps du journaliste qui s'était exilé l'an passé aux États-Unis et publiait régulièrement dans The Washington Post des tribunes critiques envers l'héritier du trône saoudien, le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud.
Le 31 octobre, le procureur général d'Istanbul a annoncé que, dès son arrivée au consulat saoudien, Jamal Khashoggi avait été tué par strangulation, son corps ayant par la suite été démembré. Il a souligné le caractère prémédité de ce meurtre.