L'ex-Président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev considère la décision de Washington de sortir du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) comme le point de départ d'une nouvelle course aux armements.
Dans un article publié dans The New York Times, il a rappelé qu'il y a plus de 30 ans Ronald Reagan et lui avaient signé un traité dans lequel les deux pays avaient renoncé à deux classes d'armes nucléaires.
«On me demande si j'éprouve de l'amertume de voir la fin de ce pour quoi j'ai travaillé si dur. Mais ce n'est pas une affaire personnelle. Beaucoup plus est en jeu», a mis en garde l'ex-président soviétique.
Il a signalé que le Traité FNI n'était pas la première victime de la militarisation mondiale: en 2002, les États-Unis s'étaient retirés du Traité sur les missiles balistiques et en 2018 ils sont sortis de l'accord nucléaire avec l'Iran. Les dépenses militaires ont atteint des niveaux astronomiques et continuent d'augmenter.
«Avec une volonté politique suffisante, tout problème de respect des traités existants pourrait être résolu. Mais comme nous l'avons vu au cours des deux dernières années, le président des États-Unis poursuit un objectif très différent. Il s'agit de libérer les États-Unis de toute obligation, de toute contrainte et pas seulement en ce qui concerne les missiles nucléaires», a-t-il poursuivi.
De l'avis de M. Gorbatchev, ceux qui croient que tout est permis se trompent profondément car il n'y aura pas de gagnant dans une «guerre de tous contre tous».
Il a exprimé l'espoir que la Russie adoptera une position ferme, mais équilibrée, que les alliés des États-Unis refuseront d'héberger de nouveaux missiles américains et que les Nations unies prendront des mesures appropriées.
«Face à cette grave menace pour la paix, nous ne sommes pas sans défense. Nous ne devons pas démissionner, nous ne devons pas nous rendre», a conclu l'homme politique.
Signé le 8 décembre 1987 par le Président américain Ronald Reagan et le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev, le Traité FNI visait à détruire en trois ans les missiles d'une portée de 500 à 5.500 km.