La plupart des Américains sont confrontés à une brusque dégradation de leur niveau de vie en dépit des déclarations sur les succès économiques de l'administration de Donald Trump, signale l'éditorialiste de Newsweek Robert Reich.
L'explosion du marché boursier depuis que Donald Trump est devenu Président s'annonce de plus en plus instable à cause des guerres commerciales qu'il a déclenchées. Les 10% d'Américains les plus riches détiennent de toute façon plus de 80% du marché boursier et la plupart des citoyens n'ont donc pas tiré grand profit de l'explosion du marché sous Trump, écrit le journaliste du Newsweek.
Selon lui, la politique du locataire de la Maison-Blanche a des conséquences néfastes pour les travailleurs ordinaires. Ainsi, les tarifs de Trump sur l'acier ont coûté jusqu'à 1 milliard de dollars à Ford, obligeant le constructeur à planifier des plans sociaux massifs.
Le journaliste signale qu'alors que le chômage est en baisse à 2,7%, les emplois sont moins sécurisés que jamais. Un Américain sur cinq travaille sous contrat et est privé du droit à un congé médical, à l'assurance chômage, au salaire minimum et à différentes indemnisations.
Entre-temps, les coûts du logement montent en flèche, la plupart des Américains payant maintenant un tiers ou plus de leur salaire en loyer ou en hypothèques. Dans cette situation, la Maison-Blanche réagit par des coupes drastiques dans le logement pour les personnes à faible revenu. Le secrétaire au Logement et au Développement urbain souhaite également tripler le loyer payé par les ménages pauvres habitant des logements subventionnés.
Les coûts des soins de santé continuent d'augmenter plus rapidement que l'inflation, poursuit le journaliste, rappelant qu'environ 4 millions de personnes ont perdu leur couverture santé au cours des deux dernières années.
«Trop souvent, les discussions sur ‘'l'économie'' se concentrent sur les statistiques globales relatives à la croissance, au marché boursier et au chômage. Mais la plupart des Américains ne vivent pas dans cette économie. Ils vivent dans une économie personnelle davantage liée aux salaires, à la sécurité de l'emploi, aux trajets domicile-travail et aux coûts liés au logement, aux soins de santé, aux médicaments, à l'éducation et à l'assurance habitation», conclut le journaliste, ajoutant que Donald Trump n'est pas le seul responsable de cette situation et que certaines de ces tendances ont vu le jour avant son entrée en fonction, mais qu'il n'avait rien fait pour les inverser.