Ce qui a poussé les députés de la majorité à provoquer la crise au parlement algérien et à tenter d'évincer son président est leur doute quant à un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, a déclaré, le 17 octobre, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre algérien de l'Information, dans un entretien accordé au journal arabophone El Khabar. L'ancien ministre a également émis des doutes quant aux dessous de l'opération mains propres ayant visé dernièrement de hauts gradés de l'armée.
«Il y a une conviction au sein des partis de la majorité parlementaire que le chef de l'État ne se présentera pas pour un cinquième mandat», a déclaré l'ancien ministre en ajoutant que ces élus auraient dû penser à «la préparation des futures élections au lieu de se livrer à une guerre de positionnement à l'intérieur et à l'extérieur des institutions».
Tout en faisant remarquer que ces affaires de malversation, en particulier au sein de l'armée, auraient pu être posées depuis des années, M.Rahabi a fait savoir «qu'il y a certainement des parties qui exploitent cette affaire dans le but d'affaiblir l'institution militaire dans la phase actuelle, compte tenu que cette dernière est le pivot autour duquel pourrait se transformer le système politique basé sur la légitimité révolutionnaire vers un autre fondé sur celle du savoir de la démocratie et de la technologie».
Pour rappel, dans le conflit qui l'oppose aux députés de la majorité parlementaire, Saïd Bouhadja, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a accusé, le 16 octobre, dans un entretien accordé au journal en ligne Al-Araby Al-Jadeed, ses détracteurs de «comploter» contre le chef de l'État algérien.
Évoquant la situation qui prévaut au parlement algérien suite à cette fronde des députés de la majorité et ses conséquences sur le fonctionnement des institutions de l'État, Saïd Bouhadja affirmé, au même quotidien, qu'il estimait «qu'il n'y a aucun problème à l'APN, vu que ce qui s'est passé, ce matin, a été décidé à l'extérieur de l'Assemblée». «J'ignore encore les raisons véritables de ce comportement», a-t-il encore dénoncé.