François Delattre, ambassadeur de France à l'ONU, a expliqué à la presse jeudi 11 octobre que Paris était favorable à une prolongation d'un an du mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Mandat qui arrive à terme fin octobre.
«Il y a un élan, il est nécessaire de bâtir sur cet élan, c'est la position de la France,» a déclaré le diplomate français avant des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la Minurso.
Créée en avril 1991, par la résolution 690 du Conseil de Sécurité, la Minurso a pour mission de veiller au règlement du conflit comme décidé entre le Maroc et le Front Polisario (ou Front populaire pour la libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro) en août 1988.
Cependant, si cette position de la France est «en accord avec une recommandation du secrétaire général de l'ONU» — pour reprendre les mots de François Delattre — elle contraste avec celle des États-Unis. Ces derniers sont en effet en faveur d'un renouvellement du mandat de la mission onusienne de six mois seulement, comme lors de la précédente prolongation décidée au mois d'avril.
«Les Etats-Unis ont été très fermes» à ce sujet, a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat, soulignent nos confrères de Franceinfo qui rappellent que la résolution soumise au vote fin octobre sera de toute façon rédigée par les Américains.
Le Sahara occidental, un territoire au cœur de la diplomatie marocaine
Faisant l'unanimité au sein de la population marocaine, la question du Sahara occidental est particulièrement sensible pour Rabat, tant et si bien qu'en avril 2016, le roi Mohammed VI n'avait pas hésité à accuser les Occidentaux d'«instrumentaliser» le Secrétaire général de l'ONU d'alors «pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara.»
Des propos tenus à l'occasion d'un premier sommet conjoint entre le Maroc et les pays du Conseil de Coopération du Golfe et un mois après les critiques de Ban Ki-Moon sur le non- avancement du processus devant aboutir à la consultation électorale, déclarant que les membres de la Minurso étaient «prêts à organiser un référendum» en cas d'accord entre les deux parties. Pour sa part, le conseiller du leader du Front Polisario avait menacé depuis Madrid de prendre les armes si l'ONU ne «débloquait pas la situation».
Comme l'expliquait alors à micro de Sputnik l'historien africaniste Bernard Lugan, Rabat considère cette région comme étant sienne, celle-ci n'ayant été séparée de la couronne qu'au cours de la période coloniale.
Fin septembre, l'émissaire de l'ONU, l'allemand Horst Köhler, conviait le Front Polisario à prendre part avec Rabat à des pourparlers à Genève les 4 et 5 décembre prochains. Une première, le tout afin de faire avancer un dossier au point mort depuis 2012.