Le laboratoire britannique de Porton Down soupçonné de manipuler du «Novitchok»

© AFP 2024 Niklas Halle'nL'entrée de Porton Down
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Intervenant à la 89e session du Conseil exécutif de l’OIAC, le chef de la délégation russe a affirmé que des travaux autour de l’agent innervant A-234 étaient sans aucun doute menés au Royaume-Uni au laboratoire du ministère de la Défense de Porton Down.

Guéorgui Kalamanov, vice-ministre de l'Industrie dirigeant la délégation russe à la 89e session de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, a déclaré que des travaux avec l'agent innervant A-234 nommé «Novitchok» en Occident, ont été menés et continuent d'être menés au laboratoire du ministère de la Défense de Porton Down.

«Il ne fait nul doute qu'au Royaume-Uni des travaux avec le «Novitchok» ont été menés et continuent d'être menés au laboratoire du ministère de la Défense de Porton Down, situé dans la proximité immédiate de Salisbury et d'Amesbury. N'est-ce pas la raison pour laquelle Londres a refusé de suivre les clauses de l'article IX de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques pour faire la lumière sur cette histoire éphémère [affaire Skripal, ndlr]?», a souligné Guéorgui Kalamanov.

Il a précisé que des recherches sur la structure d'une centaine de composés liés d'une manière ou d'une autre aux soi-disant Novitchoks avaient été menées par des laboratoires de pays occidentaux après l'entrée en vigueur de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques.

«Nous déclarons une nouvelle fois en toute responsabilité que l'agent nommé en Occident «Novitchok» n'a jamais été produit ni stocké dans notre pays. Par contre, après l'entrée en vigueur de la Convention et l'engagement [de l'honorer, ndlr] des laboratoires hautement technologiques de pays occidentaux ont mené des recherches sur la structure d'au moins une centaine de composés liés d'une manière ou d'une autre aux soi-disant Novitchoks», a indiqué M. Kalamanov.

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Les détails de l’empoisonnement du couple à Amesbury établis
Selon lui, «rien qu'aux États-Unis, plus de 140 brevets ont été délivrés liés à la protection contre les agents toxiques de ce type, voire à leur utilisation au combat».

Il a rappelé que Moscou n'avait aucune raison d'utiliser l'agent en question à Salisbury.

«Il a été déclaré d'une manière gratuite que la Russie aurait eu des mobiles et la possibilité d'utiliser le soi-disant «Novitchok» à Salisbury. Cependant, ni le laboratoire de l'OIAC, ni le laboratoire désigné par son Secrétariat technique pour donner une appréciation, ni le laboratoire de Porton Down ne sont en mesure d'établir le pays d'origine des agents toxiques de Salisbury et d'Amesbury », a déclaré M. Kalamanov.

Pour rappel, le 4 mars dernier l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été empoisonnés à Salisbury et retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière leur empoisonnement, une accusation démentie à maintes reprises par Moscou.

Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down avaient reconnu ne pas être en mesure d'établir le pays d'origine de l'agent innervant utilisé dans la tentative d'assassinat. Le gouvernement russe a à plusieurs reprises demandé à Londres de lui permettre de participer à cette enquête.

British police officers stand facing a residential property in Amesbury, England, Wednesday, July 4, 2018. - Sputnik Afrique
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Le 30 juin dernier, Dawn Sturgess, 44 ans, et Charlie Rowley, 45 ans, ont été retrouvés inconscients dans leur maison d'Amesbury, dans le Wiltshire. Dawn Sturgess est décédée le 8 juillet, Charlie Rowley a repris conscience et a été interrogé par la police.

Amesbury est située à une dizaine de kilomètres de Salisbury. Les enquêteurs chargés d'établir les circonstances de l'empoisonnement à Amesbury ont affirmé que Mme Sturgess et M. Rowley avaient été empoisonnés par le même agent innervant A-234 que les Skripal. Londres a rejeté la responsabilité des deux incidents sur Moscou. La Russie a toujours démenti les allégations de Londres. Sergueï Skripal et sa fille ont quitté l'hôpital respectivement en mai et en avril 2018.

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