La Hongrie exige que l'Union européenne n'entrave pas la réalisation du projet Turkish Stream afin que l'Europe centrale ait la possibilité d'acheter du gaz russe, a déclaré ce mercredi Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères, à l'issue de négociations avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
«Il est évident que les entreprises ouest-européennes préparent en commun avec Gazprom la construction de Nord Stream 2 […]. Et comme l'Europe occidentale pourra acheter du gaz suivant l'itinéraire nord, nous, l'Europe centrale, nous exigeons le même droit pour nous», a-t-il souligné.
La Hongrie exige que «Bruxelles ne lui mette pas de bâtons dans les roues afin qu'elle ait la même possibilité», a-t-il ajouté.
Budapest prévoit d'acheter du gaz acheminé par Turkish Stream après la construction de la deuxième conduite du gazoduc, a-t-il poursuivi.
«Nous nous sommes entendus avec la Serbie et la Bulgarie pour que nous, les trois pays, développions notre réseau de manière à pouvoir, après la construction de la deuxième conduite de Turkish Stream, acheter du gaz livré par ce gazoduc», a-t-il encore noté.
Peter Szijjarto a fait remarquer que d'ici 2021, la Hongrie construirait les infrastructures nécessaires.
«Il est très important pour nous de diversifier les livraisons de gaz et l'un des itinéraires [pour le faire, ndlr] est Turkish Stream. Les infrastructures qui seront construites en Hongrie nous permettront d'ici 2021 de stocker six milliards de mètres cubes de gaz. C'est notre projet numéro un», a-t-il encore déclaré dans le cadre de la Semaine russe de l'énergie qui se tient du 3 au 6 octobre à Moscou.
Fin mai dernier, le Premier ministre bulgare Boïko Borissov avait déclaré que Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan s'étaient prononcés en faveur de l'idée de prolonger le gazoduc Turkish Stream vers l'Europe, à travers le territoire de la Bulgarie.