L'affaire Skripal ne répond à aucun critère professionnel des services secrets, a déclaré Alexandre Brass, expert en lutte contre le terrorisme et en fonctionnement du renseignement israélien, cité par News Front. Selon lui, de telles opérations sont organisées de manière plus professionnelle.
«Je veux expliquer comment les services spéciaux fonctionnent. Si vous avez besoin d'éliminer quelqu'un, il s'agit d'une opération sérieuse mise en place pendant longtemps. Des ressources humaines et matérielles significatives sont impliquées […] Les auteurs de l'action apparaissent au dernier moment», a-t-il précisé.
Par ailleurs, l'expert indique que l'utilisation présumée de l'agent innervant «Novitchok» aurait été insensée de la part du service de renseignement russe.
«Il s'agit d'une arme de destruction massive. C'est comme jeter une bombe atomique sur une ville afin de tuer un seul criminel», a-t-il ajouté.
M. Brass, qui écrit souvent sur les services secrets israéliens, a précisé que le Mossad utilisait depuis longtemps des poisons qui ne laissaient pas de traces. Il a rappelé la mort du militant palestinien Wadie Haddad en 1978 qu'Israël est souponné d'avoir éliminé. D'après les résultats de l'autopsie, il serait décédé d'une leucémie.
Une autre incohérence qu'il a mise en avant est le fait que l'agent avec lequel Segueï Skripal a été empoisonné n'a pas eu d'effet immédiat.
«Les Britanniques sont si irrespectueux à l'égard de la Russie qu'ils ne peuvent même pas organiser une provocation décemment. C'est même humiliant», résume-t-il.
D'après l'expert, l'empoisonnement de Salisbury s'inscrit dans le cadre de «la diabolisation et de l'isolation internationale de la Russie».
L'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été empoisonnés en mars dernier à Salisbury et retrouvés inconscients aux abords d'un centre commercial. Une semaine plus tard, la Première ministre britannique, Theresa May, avait accusé la Russie d'être derrière leur empoisonnement.
La Russie a toujours démenti les allégations de Londres. Début avril, les chercheurs du laboratoire britannique de Porton Down avaient reconnu ne pas être en mesure d'établir le pays d'origine de l'agent innervant utilisé dans la tentative d'assassinat. Le gouvernement russe a à plusieurs reprises demandé à Londres de lui permettre de participer à cette enquête.