Les sanctions US dirigées contre la direction pour le développement de l'équipement de la Commission militaire centrale de la Chine et son responsable Li Shangfu découlent de la fourniture de chasseurs russes Su-35S à la Chine, rappelle Izvestia.
Cependant, en l'occurrence, la cause de ces sanctions contre la Chine a été très mal choisie par les Américains. La CAATSA est appelée à empêcher les nouvelles transactions impliquant les armes russes pour influencer le choix des pays importateurs. Mais le contrat pour l'achat de deux régiments de systèmes antiaériens S-400 en Chine a été signé en 2014, et celui pour 24 chasseurs Su-35S en 2015, quand la CAATSA n'existait pas encore.
D'après l'agence russe d'exportation d'armements Rosoboronexport, les armes russes sont exportées dans 70 pays. Les contrats d'armements sont presque toujours à très long terme à cause de la complexité technique et du long cycle de production des armements contemporains. Plusieurs années s'écoulent généralement entre la signature du contrat et la fourniture finale des armements complexes.
La punition de la Chine pour les contrats d'armement conclus avec la Russie avant l'adoption de la loi CAATSA signifie que les sanctions peuvent désormais être décrétées contre toute détenteur d'armements russes qui continue de dépendre des fournitures de produits ou de services russes dans le cadre des accords conclus par le passé.
Même sous sa forme initiale, la CAATSA incarnait une idée très contestable. En fait, les USA exigeaient que des dizaines de pays sacrifient gratuitement leur propre souveraineté dans le choix des partenaires militaro-techniques. Or c'est justement dans ce secteur que les États sont enclins à défendre le plus fermement leur souveraineté.
L'inscription de la direction du développement de l'équipement sur la liste des sanctions ouvre la voie à un élargissement incontrôlé des sanctions secondaires contre un grand nombre d'autres compagnies chinoises travaillant essentiellement dans le secteur des hautes technologies.
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