Pauvreté en France: «personne n’a très envie de mesurer l’ampleur du problème»

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Alors qu’environ 14% des Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a analysé dans une interview à Sputnik le plan pauvreté d’Emmanuel Macron et a donné sa vision de la lutte contre la précarité.

Jeudi dernier, Emmanuel Macron a présenté son plan de lutte contre la pauvreté destiné à secourir les 8,8 millions de personnes qui vivaient en dessous du seuil de pauvreté relative (qui correspond à 60% du revenu médian, soit 1.026 euros par mois) en France en 2016, selon l'Insee.

À cette occasion, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a évoqué la condition des plus démunis et a détaillé des mesures à mettre en place pour combattre le fléau de la précarité en France.

À la question de savoir combien il y avait actuellement de personnes démunies, M.Robert souligne qu'il est «difficile à estimer puisque les enquêtes d'envergure manquent et que personne n'a très envie de mesurer l'ampleur du problème.»

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«Sur le front de la pauvreté, on compte près de 9 millions de personnes concernées, soit environ 1 million de plus en une décennie», a-t-il déploré.

Parmi les facteurs qui ont influencé ce changement, Christophe Robert a cité entre autres «la fragilité des réponses apportées et des dispositifs de protection, le manque d'ambition des politiques publiques, l'austérité budgétaire» ainsi que «l'absence de régulation économique».

Bien que certains axes de la stratégie pauvreté annoncée par l'Élysée aillent dans le bon sens, «il reste des pans entiers insuffisamment pris en compte par ce plan» comme par exemple de la revalorisation du RSA ou le refus de son ouverture aux jeunes de 18 à 25 ans.

«C'est le cas hélas aussi, du logement, alors même que les problèmes de logement en entraînent d'autres (santé, difficulté scolaires, problèmes psychologiques, difficulté d'accès à l'emploi, etc.)», a-t-il déploré.

Selon le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, pour améliorer la situation actuelle, il faudrait permettre aux personnes sans domicile de sortir durablement de la rue, construire des logements à loyers accessibles ainsi que mettre en place tous les amortisseurs sociaux permettant d'aider les ménages en difficulté dans l'accès ou le maintien dans le logement.

«Sachant également que  la richesse produite par tous doit être plus équitablement partagées. C'est une notion de fraternité à laquelle nous sommes particulièrement attachés», a-t-il conclu.

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