Il est sans doute inutile de s'attendre à des percées spectaculaires du prochain sommet intercoréen à Pyongyang, a estimé Roman Lobanov de l'Institut russe des études stratégiques, dans un entretien accordé à Sputnik.
«Aussi bien Pyongyang que Séoul sont tout à fait disposés à poursuivre le dialogue, mais la baisse notable de tension dans la péninsule ne s'est aucunement répercutée sur les sanctions anti-nord-coréennes qui entravent toute forme de coopération économique», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que Séoul et Washington n'étaient visiblement pas pressés de lever ces sanctions, comportement que Pyongyang n'arrive pas à comprendre.
«Les relations entre les deux Corées sont extrêmement dépendantes de la conjoncture politique», a résumé M.Lobanov.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Andreï Lankov, professeur russe invité à l'université Kookmin de Séoul, est sceptique lui aussi quant aux résultats du prochain sommet intercoréen.
«Les parties voudraient certes signer des accords économiques concrets lors de ce sommet, mais ne pourront sans doute pas le faire, les sanctions adoptées en 2017 par l'Onu rendant pratiquement illégal tout leur projet économique conjoint. De toute évidence, Pyongyang et Séoul se limiteraient cette fois à des assurances d'amitié réciproques et à des accords sur des échanges culturels», a supposé M.Lankov.
Et de prévenir que les efforts tendant à la levée des sanctions n'étaient ni faciles ni simples.
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, et le sud-coréen, Moon Jae-in, se sont rencontrés à deux reprises cette année, en avril pour un sommet puis en mai. Les deux fois, ils se sont vus à Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui sépare les deux pays, techniquement toujours en guerre. Ils s'étaient entendus pour que leur prochaine rencontre ait lieu cette fois à Pyongyang, la capitale nord-coréenne.