Le projet de chemin de fer Transcoréen existe depuis longtemps et la détente actuellement observée sur la péninsule de Corée permet d'envisager de le mettre enfin en œuvre. Il prévoirt notamment de reconstruire la voie ferrée reliant la gare russe de Khassan (Extrême-Orient) et la ville portuaire nord-coréenne de Rajin, a déclaré à Sputnik Gueorgui Toloraïa, de l'Institut de l'économie de l'Académie des sciences de Russie.
«On s'accorde à penser que c'est un bon projet très positif qui mérite d'être développé. […] Il s'agit de relier les voies ferrées du Nord et du Sud qui sont pratiquement connectées avec le Transsibérien», a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que le principal obstacle à la réalisation de ce projet mutuellement avantageux était politique.
«On dira la même chose des projets de gazoduc à travers la Corée du Nord», a constaté M. Toloraïa.
Et de rappeler les tensions qui régnaient entre le Nord et le Sud jusqu'à tout récemment encore, ainsi que le problème du programme nucléaire de Pyongyang qui reste encore à régler.
«On pourrait coopérer malgré les sanctions sans violer les sanctions internationales, celles de l'Onu. […] Il faut maintenant que les bonnes intentions fassent enfin partie d'un dialogue concret, qu'elles prennent corps avant tout dans le projet Khasan-Rajin. […] Il est possible de réaliser un trajet test de la Corée du Sud jusqu'à Moscou et l'Europe», a poursuivi l'expert.
Selon ce dernier, il est inutile de rester les bras croisés, en attendant que quelqu'un lève les sanctions.
«Il faut s'occuper des questions pratiques. Cela apportera non seulement des bénéfices, des avantages et le bien-être matériel aux peuples des pays concernés, mais contribuera aussi à la coopération entre le Nord et le Sud, entre nos trois pays. Je n'exclurais pas non plus la Chine de ce processus, […] et ce pour plus de détente, de compréhension mutuelle et de stabilité dans la péninsule de Corée, ce que nous recherchons tous», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.