Tôt ou tard, l'opération sur Idlib sera lancée, a déclaré à Sputnik Musa Ozuğurlu, politologue et journaliste turc qui travaille en Syrie depuis 2007, ajoutant qu'on en recevait la confirmation de toute part.
«Lors de mon récent déplacement de Damas à Homs, par exemple, j'ai vu des convois militaires qui se dirigeaient vers Idlib. Ainsi, parallèlement aux négociations sur le règlement de la situation à Idlib, les troupes gouvernementales syriennes poursuivent leurs préparatifs. Cela témoigne de la ferme détermination de Damas à mener à son terme la libération d'Idlib des terroristes. Par conséquent, le lancement de l'opération sur Idlib peut être reporté, mais elle aura forcément lieu», a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et de relever que les habitants de Damas et de Homs en étaient également persuadés.
Selon le journaliste, la Russie et les autorités syriennes font tout leur possible pour évacuer les civils de la zone de l'opération à venir, mais le problème est que les groupes paramilitaires locaux s'y opposent par tous les moyens, en intimidant et arrêtant des personnes prêtes à négocier avec Damas.
«Autrement dit, les terroristes qui se servent de la population comme d'un bouclier humain, font tout pour empêcher les habitants civils de sortir d'Idlib», a expliqué M.Özuğurlu.
D'après ce dernier, les habitants sont par ailleurs persuadés que les Américains ne les laisseront pas en paix avant longtemps.
«Qui plus est, la télévision, tant publique que privée, transmet régulièrement les menaces de Washington à l'endroit de la Syrie. La société syrienne s'est déjà habituée à ce fond informationnel. Bien des Syriens estiment que les États-Unis ne laisseront pas en paix leur pays encore longtemps», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
Le gouvernorat d'Idlib est aux mains des terroristes du Front al-Nosra* depuis 2015. Les radicaux qui avaient refusé de se rendre aux forces gouvernementales syriennes lors des opérations antiterroristes à Alep, à Homs et dans la Ghouta orientale ont été évacués par des couloirs humanitaires aux termes des accords sur la réconciliation. Des terroristes du Front al-Nosra* et de Daech* y avaient également été transférés depuis le sud et le sud-ouest de la Syrie dont le territoire a été complètement libéré des terroristes le long des frontières israélienne et jordanienne.
Ces derniers temps la tension autour du gouvernorat d'Idlib s'est accentuée en vue d'une prochaine offensive. Selon le ministère russe de la Défense, les États-Unis, conjointement avec la France et le Royaume-Uni, envisagent un nouveau bombardement en Syrie au motif de l'utilisation par Damas d'armes chimiques.
*Organisation terroriste interdite en Russie