«Si le gouvernement veut se séparer de Palantir, c'est qu'a priori ils ont trouvé une solution alternative»,
«C'est une boîte américaine, elle a été créée par une couveuse financée par la CIA. Aujourd'hui, la CIA est dans Palantir pour 0,002% de son capital. C'est une société privée», assure-t-il: «Palantir n'a pas de porte dérobée.»
Ainsi, la France souhaite désormais son propre logiciel: «Nous cherchons aujourd'hui à développer une offre française ou européenne», explique Laurent Nunez, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure, à Bloomberg. Une offre sur laquelle plusieurs entreprises ont planché et qui pourrait être utilisée par d'autres agences.
«Pourquoi payer une licence alors qu'on peut en sortir?», questionne M. Arboit, qui y voit le signe que la France a peut-être dépassé son retard technologique en la matière:
«On va habiller ça sous une couverture de sécurité nationale, de souveraineté informatique, tous ces grands mots qui ne veulent rien dire, alors qu'on est face à une affaire de gros sous, d'incapacité nationale à former des ingénieurs capables de faire ce genre d'algorithme.»
«On a réussi à planter notre industrie informatique dans les années 80», poursuit-il, alors que «dans les années 1990, la CIA a monté des incubateurs pour qu'on leur fabrique des solutions informatiques, qu'eux puissent utiliser.»
Par exemple, «le principal point commun de tous les gens qui reviennent de Syrie, après des années passées auprès de Daech, est qu'ils s'étaient sentis humiliés par leur conseiller d'orientation en 3e, au collège. Sachant cela, un algorithme va nous générer des millions de suspects potentiels! Je ne crois pas en ce type d'outil en matière de prévention du terrorisme, le renseignement humain me semble plus pertinent.»
Aurait-il mieux valu dès lors invertir dans le renseignement humain que dans un «Palantir à la française»?