Tout comme avant l'attaque chimique présumée du 7 avril à Douma, les autorités britanniques ont accusé les services secrets russes d’avoir empoisonné le 4 mars Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, elles évoquent de nouveau Salisbury à la veille d’une possible provocation chimique à Idlib, a déclaré jeudi Vassili Nebenzia lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu.
«L’incident du 4 mars [à Salisbury, ndlr] est un prétexte commode d’hystérie antirusse et a été utilisé pour tenter de miner notre crédibilité en tant que pays-membre de l'OIAC à la veille de l'utilisation d’armes chimiques dans la ville syrienne de Douma […] Aujourd'hui, nous voyons la même chose. L’intervention d’hier de Theresa May a eu lieu à la veille d’une nouvelle saison politique et lorsque tout le monde discute activement la situation à Idlib où une provocation à l’arme chimique est en préparation par des radicaux et les Casques blancs, provocation dont nous avons déjà averti à plusieurs reprises», a déclaré le diplomate.
Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé le 5 septembre les allégations que Theresa May a lancées le même jour contre la Russie dans le cadre de l’affaire Skripal. Selon la diplomatie russe, la déclaration de Mme May a suivi la publication du nouveau rapport de l’OIAC sur les empoisonnements à Salisbury et à Amesbury. Pourtant, ce rapport ne désigne pas le pays qui aurait pu produire l’agent toxique qui a été utilisé dans les deux cas.
Le ministère a également dénoncé les tentatives de Londres «de mêler l'OIAC à ses accusations scandaleuses» lancées contre la Russie et de lier «d'une manière totalement malhonnête cette organisation aux résultats des enquêtes menées par les chimistes militaires de Porton Down».
La police britannique a lancé ce mercredi un mandat d'arrêt contre deux ressortissants russes suspectés d'implication dans l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, en mars dernier à Salisbury. La diplomatie russe a demandé à Londres de fournir des preuves concrètes, dont leurs empreintes digitales. Selon Mme Zakharova, l'ambassadeur britannique a déjà déclaré que «la partie britannique ne fournirait aucun document».