En 2010, le Président syrien a envoyé à son homologue américain une lettre secrète dans laquelle il proposait de reprendre les négociations de paix avec Israël, raconte l'ancien secrétaire d'État américain John Kerry dans son livre «Every Day Is Extra» cité par le journal israélien Haaretz.
«Assad m'a demandé ce qui était nécessaire afin d'entamer des négociations de paix, en espérant le retour du plateau du Golan que la Syrie a perdu en 1967. Je lui ai dit que s'il était sérieux, il devait faire une proposition privée […] Il a demandé à ses assistants supérieurs de rédiger une lettre de sa part au Président Obama», écrit M.Kerry.
Selon lui, dans ce message, le dirigeant syrien a fait part de sa volonté de faire des concessions à Israël en échange de la rétrocession du plateau du Golan.
Peu après sa rencontre avec le Président syrien, John Kerry s'est rendu en Israël où il a discuté de cette question avec le Premier ministre du pays Benjamin Netanyahu qui a été «très ému» que Bachar el-Assad veuille «aller si loin».
Néanmoins, selon l'ancien secrétaire d'État américain, le Président syrien n'a pas tenu ses promesses. Il n'a pas notamment pris des «mesures de confiance», dont l'arrêt des livraisons présumées d'armes au Hezbollah.
Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre depuis 1967, date depuis laquelle Israël occupe quelque 1.200 km2 du plateau du Golan qui appartenait entièrement à la Syrie avant la guerre des Six Jours. En 1981, le parlement israélien avait adopté la Loi sur les hauteurs du Golan, proclamant unilatéralement la souveraineté de l'État hébreu sur ce territoire. Le Conseil de sécurité de l'Onu a qualifié cette annexion d'illégale par sa résolution 497 adoptée le 17 décembre 1981. Environ 510 km2 du plateau du Golan restent sous le contrôle du gouvernement syrien qui n'a pas renoncé à ses revendications sur la totalité du plateau.
Haaretz précise qu'avant 2011 Israël et la Syrie menaient des négociations avec la méditation des États-Unis sans jamais parvenir à aboutir à un accord. Selon ce média, John Kerry n'a évoqué cette lettre qu'une seule fois, lors d'une interview de 2015. Mais à l'époque, il n'en avait pas révélé le contenu.
Le 23 août Benjamin Netanyahu a déclaré à Reuters qu'il n'abandonnait pas ses espoirs que Washington reconnaîtra la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.