Le relèvement de la Syrie prendra tout un siècle, affirme Der Spiegel. En outre, la reconstruction des infrastructures syriennes demandera de grands investissements que ne peuvent se permettre ni Moscou, ni Téhéran, ni Damas. Or l'Occident ne se hâte pas d'aider la Syrie et lie son soutien financier au processus politique de formation d'un «gouvernement légitime» dans le pays.
La guerre en Syrie n'est pas encore terminée, mais le dirigeant du pays, Bachar el-Assad, restera selon toute probabilité au pouvoir, indique l'hebdomadaire allemand.
«L'Union européenne, les États-Unis et les pays du Golfe n'ont plus qu'un seul levier de pression sur la Syrie: la reconstruction du pays», constate-t-il.
Des spécialistes ont calculé que le relèvement des infrastructures exigerait entre 260 milliards et 1 billion d'euros, les destructions étant très importantes. D'après les estimations actuelles, l'élimination des conséquences prendra entre 10 et 15 ans, alors que Der Spiegel pense qu'il faudra tout un siècle.
Vladimir Poutine estime pour sa part que c'est l'Occident qui devrait financer la reconstruction de la Syrie. Lors de son entretien récent avec Angela Merkel, il a insisté non seulement sur la création de fonds appropriés, mais aussi sur la levée des sanctions frappant Damas. Toutefois, la chancelière allemande a «freiné Poutine». Selon elle, une aide financière ne serait envisageable qu'en cas de processus politique devant déboucher sur des élections libres. Ce n'est qu'après la mise en place d'un «gouvernement légitime» qu'il sera possible d'évoquer un éventuel assouplissement des sanctions, a-t-elle déclaré.
Le Président russe espère toutefois que les Européens feront des concessions, puisqu'ils ont intérêt à ce que les réfugiés syriens rentrent le plus vite possible chez eux, affirme le journal allemand.
La Syrie, elle, est dépassée par l'ampleur de la tâche de la reconstruction, ce qui est visible à Homs.
«La troisième ville du pays a été libérée par les troupes gouvernementales dès mai 2014, mais depuis, les travaux n'ont presque pas bougé du point mort, les autorités se limitant à des réparations symboliques de bâtiments», indique Der Spiegel.
Toutefois, certains autres pays sont prêts à remplacer les États-Unis et ont accepté d'investir, comme, par exemple, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït.
«Mais tant que la guerre en Syrie ne sera pas terminée, tout ce qui sera reconstruit dans les prochains mois risque d'être rapidement détruit de nouveau», fait remarquer l'hebdomadaire pour conclure.