Le risque que le scénario italien se reproduise n'est pas inimaginable vu que les actions du Président de la République ressemble à celles de Matteo Renzi en Italie: Emmanuel Macron «tergiverse au moment de s'attaquer au cœur de la faiblesse structurelle française, les fameux déficits jumeaux — celui de la balance du commerce extérieur et celui des finances publiques», souligne l'économiste.
«Non seulement la France vit au-dessus de ses moyens depuis de nombreuses années, mais de surcroît notre pays dilapide une partie de sa richesse au profit de ses fournisseurs extérieurs», explique-t-il.
Le budget rédigé par le gouvernement pour 2019 s'avère être loin de refléter le véritable état de l'économie: «La croissance est plutôt surestimée par Bercy», tout comme les rentrées fiscales, souligne M. Dessertine. Dans le même temps, les dépenses s'accroissent sans cesse pour la plupart.
Puis, le déficit public au-dessus de la barre des 3%, solennellement annoncé, est un «leurre». Cette année, le chiffre moyen pour l'espace européen, fomenté par une «conjoncture favorable», devrait atteindre 0,7%. En cela, les dépenses publiques dans la zone euro sont de 47% en moyenne, tandis que celles de la France sont au niveau d'environ 56% du PIB. Ce fossé des 9% étant équivalent à quelque 200 milliards d'euros, calcule l'économiste.
Pour y remédier, le Président a décidé d'attirer l'attention publique sur les atouts dont on dispose toujours, alors qu'une analyse de cette situation dégradée et une «refonte globale des dépenses de l'État» étaient nécessaires, poursuit l'expert.
Et voilà vers où le cap de ces derniers années mène la France: il faut soit s'attaquer au déficit et à la dette publique, soit se tenir prêt à affronter les «conséquences dramatiques» de cet affaiblissement.
En somme, le Frexit n'est pas considéré comme une option sur cette période de tensions dans la zone euro et l'UE, résume l'économiste, appelant les partenaires européens à «relancer un grand projet commun d'une France forte».