La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a effectivement eu recours à une bombe non guidée américaine Mark 82, fabriquée par Lockheed Martin, pour frapper le 9 août un bus transportant des enfants dans la ville de Saada, au nord du Yémen, a annoncé la chaîne CNN se référant aux experts militaires.
Astonishing graphic from @CNN, identifying civilian massacres in Yemen with the bomb makers — Raytheon, Lockheed Martin and General Dynamics. This should be standard in war reporting. Searing images. https://t.co/EZqkSsAri6 pic.twitter.com/NWJvPuN7ct
— Tim Shorrock (@TimothyS) 18 августа 2018 г.
Cette attaque, qui a fait 51 morts et 79 blessés, n'est pas la première au cours de laquelle la coalition utilisait des armes américaines. Dans une infographie complétant son reportage, CNN indique que des bombes fabriquées par une autre entreprise américaine, Raytheon, ont été impliquées dans les attaques mortelles lancées contre un marché de la localité de Mastaba dans le nord du pays en mars 2016 et contre une salle accueillant une cérémonie funéraire à Sanaa en octobre de la même année. Ces attaques ont fait respectivement 97 et 155 morts.
La chaîne souligne également qu'au lendemain de l'attaque d'octobre 2016, guidé par «préoccupations liées aux droits de l'Homme», l'ancien Président américain Barack Obama avait interdit la vente à Riyad des armes de ce type. L'interdiction avait ensuite été levée en mars 2017 par l'ancien secrétaire d'État Rex Tillerson.
Les ventes d'armes à l'Arabie saoudite sont régulièrement dénoncées par les organisations des droits de l'Homme, qui les considèrent comme un facteur augmentant le nombre de victimes de la guerre au Yémen qui, d'après les données des Nations unies, a déjà coûté la vie à plus de 10.000 personnes.