Depuis le 15 août 1978, au total, plus de 4.500 chasseurs US F-16 ont été construits à ce jour. C'est un record mondial pour le «faucon de combat» (Fighting Falcon) parmi les chasseurs légers. Et de par ses caractéristiques de combat le F-16 est au pied d'égalité avec ses principaux concurrents — les chasseurs tactiques soviétiques et russes MiG-29. Quels sont les points communs et les différences entre ces projets réalisés pratiquement en même temps?
Bien armé
Dans les années 1970, avant la mise en service du chasseur lourd F-15 Eagle, l'armée de l'air américaine a compris qu'elle avait besoin, en plus, un appareil plus bon marché, simple et technologique — un chasseur tactique léger pour la domination locale dans l'air. Cinq compagnies américaines ont proposé leur projet. Le Pentagone s'est arrêté sur la proposition du groupe General Dynamics, qui avait conçu auparavant le bombardier tactique biplace F-111.
Il existe quatre versions principales — le F-16A monoplace, le F-16B biplace, ainsi que leurs versions modernisées F-16C et F-16D respectivement. Ces deux derniers sont les plus répandus. Le parc aérien rien que de l'armée de l'air américaine compte plus de mille F-16C/D. Ces appareils peuvent voler jusqu'à 2.120 km/h à près de 12 km d'altitude. Le rayon d'action maximal — 1.760 km, masse de décollage — jusqu'à 22 tonnes. Ils sont capables d'embarquer un large éventail d'armements, des bombes à chute libre aux missiles antinavires.
Les F-16 ont protégé l'espace aérien de 25 pays, ont participé à des dizaines de conflits armés à travers le monde, de la guerre civile au Liban en 1981 à l'opération militaires des USA et de leurs alliés en Syrie. Ces avions ont rempli des missions de domination dans les airs et ont été utilisés comme des appareils d'attaque. Début 2017, plus de 650 incidents avaient été enregistrés conduisant à la perte de F-16. Selon les affirmations des autorités américaines, aucun chasseur de cette classe n'a été perdu dans un combat aérien. Dans le même temps des Fighting Faucon ont été abattus plusieurs fois depuis le sol. Par exemple, pendant l'opération Tempête dans le désert en 1991, les Américains ont perdu au moins 6 avions abattus par la défense antiaérienne de l'Irak.
Des rivaux à égalité
Après l'apparition de chasseurs légers de 4e génération dans les pays de l'Otan, l'Union soviétique a fait décoller le 6 octobre 1977 le premier MiG-29. Sa principale vocation était la domination locale dans les airs sur une partie réduite du front. Les raids longue distance et la chasse libre incombaient aux Su-27 plus lourds et à leurs nombreuses modifications. Alors que le MiG-29 travaille en liaison étroite avec le sol — il protège contre l'aviation l'infanterie et les blindés, il couvre l'arrière et lutte contre la reconnaissance aérienne de l'ennemi. En règle général, les chasseurs légers sont stationnés près de la ligne du front, souvent sur des aérodromes mal préparés et peu confortables. C'est pourquoi le MiG-29 a été conçu comme un appareil rustique et très fiable.
Le chasseur est construit selon un schéma aérodynamique intégral à position d'aile basse à double empennage et moteur bidérive. Le MiG-29 est très rapide. Ses deux moteurs RD-33 affichent une propulsion en postcombustion de 17.000 kilogramme-force, ce qui suffit amplement pour l'avion de 15 tonnes. Le chasseur s'élance jusqu'à 2.450 km/h à une altitude supérieure au F-16. Grâce à son importante charge utile l'avion russe est également meilleur que le concurrent américain au combat rapproché sur le plan vertical, et dans l'ensemble il est plus manœuvrable. En revanche, la projection du F-16 sous certains angles de vision est inférieure d'un tiers par rapport au MiG-29, par conséquent, le F-16 est plus difficile à détecter visuellement.
En même temps, le F-16 est bien plus simple et confortable à piloter que les premiers MiG-29. Cela a été possible grâce à l'usage d'un système de direction assistée électronique. Les chasseurs légers de construction soviétique étaient mécaniques. Après la chute de l'URSS, des pilotes occidentaux ont eu l'occasion de faire décoller un MiG-29, qui semblait plus lourd, dur et nécessitant de sérieux efforts physiques pour le piloter. Mais ceux qui ont réussi à gérer le chasseur russe en maîtrisant à part entière ses capacités de vol n'étaient pas avares sur les compliments.
«Je suis impressionné par la contrôlabilité de cet appareil, notamment par sa capacité à changer son orientation de vol, a reconnu le pilote canadien Bob Wade, l'un des premiers pilotes occidentaux à tester le MiG-29 en action. C'est un chasseur extrêmement manœuvrable. Je ne suis pas autorisé à comparer l'avion russe à un modèle occidental concret. Mais je peux affirmer que de par ses caractéristiques de vol il n'a rien à envier aux analogues occidentaux, voire les dépasse sur certains points.»
Les avions du futur
Les Américains ont testé la dernière version du chasseur léger pour la première fois en octobre 2015. L'avion a été baptisé F-16V comme Viper. L'appareil est muni d'un tout nouveau radar actif, d'un système de conduite de feu modernisé, d'un casque avec un système de désignation d'objectif. Plusieurs pays ont déjà fait part de leur volonté de moderniser leur propre parc de F-16C et de F-16D jusqu'à cette version.
Dans l'ensemble, les experts estiment que le F-16 et le MiG-29 sont dans l'ensemble égaux. Certes, il existe des différences, mais elles ne sont pas majeures au point de ne pas être compensées par le haut niveau de maîtrise des pilotes. Les deux avions ont combattu dans différentes régions du monde et ont fait leurs preuves dans plusieurs conflits armés. Et leurs dernières versions serviront pendant plusieurs décennies encore.