Le soutien apporté par Alger à l’Arabie saoudite dans la crise opposant ce pays au Canada, et la réticence de Rabat, généralement plus aligné sur Riyad, étonnent des médias marocains et algériens qui font état d’inversement des rôles des deux diplomaties.
«Contre toute attente, l’Algérie, habituellement prudente, a pris position dans ce conflit. Alger a ouvertement soutenu Riyad», note le journal en ligne algérien TSA.
Tout en rappelant les «profondes relations fraternelles unissant l'Algérie et le royaume d'Arabie saoudite frère», le communiqué algérien du 9 août affirme qu’Alger «suit avec préoccupation les répercussions de la crise que connaissent les relations entre le Royaume d'Arabie saoudite frère et le Canada».
Cette prise de position a été qualifiée d’«incroyable soutien d'Alger à Riyad», par le Soir d’Algérie.
Quant aux autorités marocaines, elles ne se sont pas exprimées au sujet de la crise malgré leur position beaucoup plus proche de l’Arabie saoudite.
Pourquoi ce changement de politique inattendu? Le journal 360 suppose que cela pourrait s’expliquer par le fait que l’Algérie et le Maroc «ont l’habitude d’afficher des positions opposées sur quasiment tous les sujets».
En réponse à un communiqué publié par l'ambassade canadienne appelant à «libérer immédiatement» les militants des droits de l'Homme arrêtés en Arabie saoudite, Riyad a annoncé dans la nuit du 5 au 6 août sa décision de rappeler son ambassadeur à Ottawa pour consultations ainsi que d'expulser l'ambassadeur du Canada en le déclarant persona non grata. En outre, Riyad a décidé de geler toutes nouvelles transactions concernant le commerce et les investissements avec le Canada ainsi que de suspendre tous les programmes d'échange dans le domaine de l'éducation et d'annuler tous les vols à destination et en provenance de Toronto à compter du 13 août.