Le Roi du Maroc, Mohamed VI, a mis en garde dimanche soir à l'occasion de son discours annuel de la Fête du Trône contre «le chaos et la discorde», alors que des contestations sociales ont récemment émaillé des régions du pays.
«Je suis persuadé que (les Marocains) ne permettront pas aux négativistes, aux nihilistes et autres marchands d'illusions d'user du prétexte de certains dysfonctionnements, pour attenter à la sécurité et à la stabilité du Maroc ou pour déprécier ses acquis et ses réalisations. Car, en définitive, les Marocains ont conscience que c'est la Nation, aussi bien que les citoyens, qui paient toujours le plus lourd tribut au chaos et à la discorde», a mis en garde le Roi du Maroc.
«La question sociale retient toute mon attention», a toutefois rappelé le souverain chérifien, en reconnaissant des insuffisances et en s'engageant sur des «chantiers» ainsi que sur un faisceau de «mesures d'urgence». Il s'agit, principalement, de
«Donner une impulsion vigoureuse aux programmes d'appui à la scolarisation et de lutte contre la déperdition scolaire (…) lancer la troisième phase de l'Initiative nationale pour le Développement humain (…) refondre en profondeur le système national de santé, qui se caractérise par des inégalités criantes et une faible gestion (…)œuvrer avec célérité à l'aboutissement du dialogue social», a précisé le Roi du Maroc.
«Il est vrai que les partis s'efforcent de s'acquitter au mieux de leur tâche. Néanmoins, il leur faudra attirer de nouvelles élites et inciter les jeunes à s'engager dans l'action politique, les générations d'aujourd'hui étant les mieux placées pour connaître les problèmes et les nécessités de leur époque. Les partis doivent également renouveler leurs méthodes de travail et rénover leurs modes de fonctionnement», a encore prêché Mohamed VI.
Malgré un saut qualitatif qu'a connu le Maroc sous Mohamed VI, plusieurs régions sont en proie depuis deux ans à une ébullition sociale, à l'instar d'Al-Hoceima, Al Nador ou Jerada. Le boycott d'enseignes appartenant à des proches du pouvoir depuis avril dernier a, pour sa part, traduit une nouvelle mouture de la contestation, de l'avis de plusieurs observateurs.
En dépit de concessions institutionnelles, intervenues dans le sillage du «Printemps arabe», pour conforter le pluralisme et réduire les pouvoirs royaux au profit d'un Chef du gouvernement, le partage du pouvoir au sein de l'exécutif reste largement formel.